Le sucre de cannes et le sucre de betteraves

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des ports, des droits et des fruits de leur travail, au bénéfice des ouvriers de vos fabriques ? Pourquoi la France maritime perdrait-elle une des branches des combinaisons industrielles de son avenir ? « A nous l'avenir, » s'écrie le comité, avec orgueil î Et pourquoi cette conquête de l'avenir, réservée aux fabricans de sucre de betteraves? C'est que leur production est jeune, et que la production coloniale date de loin. « Au siècle où nous vivons, c'est un pauvre droit que le droit d'aînesse. Cette question d'ancienneté , d'ailleurs, a une. autre face bien autrement sérieuse. La vieillesse amène avec elle l'épuisement, et présage la mort. Quanta la jeunesse, lorsqu'elle a déjà beaucoup produit, que ne peut-on pas attendre de sa maturité ?» Certes, les colons doivent avoir peine à comprendre ce droit d'aînesse qu'on ne leur dispute pas, sans doute parce que c'est un pauvre droit; ils n'admettent pas non plus le droit d'ancienneté de leur cultivation sur celle du sol de la France ; droit q u i , en effet, doit paraître insaisissable pour bien d'autres intelligences ; car peu importe la nouveauté du fruit arraché à la terre ; pour tout le monde l'âge du terrain qui produit résout mieux la question de fertilité. Comment concevoir la France argumentant de sa jeunesse contre les colonies ? « Quatre cents fabriques, dit le comité, occu» pent et salarient 15o mille personnes ! » Dans le


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