Le sucre de cannes et le sucre de betteraves

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exigences métropolitaines préoccupent; immobilisées en quelque sorte au budget des recettes par la raideur fiscale du ministère des finances, les colonies n'ont pas même la faculté de la libre défense. Elles demeurent dans une situation anormale, entre une protection m e n songère et une concurrence inique : situation d'autant plus funeste, qu'on s'efforce d'en déguiser au pays et l'injustice et le danger. En présence de tant d'hostilités, qui pouvait croire que les colons eussent encore de nouveaux ennemis a redouter et à combattre? Cependant nous avons à en signaler un de plus, qui, à son début, ne craint pas de se poser comme le plus impitoyable de tous : c'est la nationalité des colons qu'il attaque, et réclamant pour lui le droit exclusif de s'abriter sous les couleurs nationales, il s'annonce dans la lutte par un orgueilleux veto mis à tout abaissement de tarif sur les produits coloniaux; quoiqu'en puissent penser les chambres de commerce, et quelle qu'en puisse être la conséquence pour les intérêts maritimes de la France. Cet ennemi qu'il faut enfin nommer, c'est le producteur de sucre de betteraves, lequel prétend puiser dans les priviléges dont il a joui depuis l'origine de son industrie le droit absolu d'écraser à jamais une autre industrie qui lui porte ombrage. Car ce n'est point assez pour les cultivateurs de betteraves et pour les fabricans de sucre indigèned'avoir


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