Le sucre de cannes et le sucre de betteraves

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à déduire de 2 7 francs, qui ne sont pas, on le sait, le prix commun, mais bien le maximun des plus belles nuances. Sur ce prix exceptionnel de 2 7 francs, il reste donc au planteur 22 fr. 37 1/2 cent, sans parler des risques de mer et d'embarquement, et surtout des risques du cabotage qui occasionne des pertes si fréquentes. C'est en définitive une balance de 2 6 fr. environ par quintal métrique en faveur du producteur indigène. Cette balance passe 2 8 fr., comparée aux prix d'entrepôt en France. Ces compensations paraîtront exagérées au comité lui-même, quand il sera bien sûr que des charges publiques sont supportées par les colons, et que « les immunités dont ils jouissent » (page 3 o ) , n'existent réellement que dans l'imagination des fabricans de sucre indigène. Faut-il actuellement rappeler au comité le système de douanes qui pèse sur la consommation locale , et qui force le colon a payer , pour lui et pour ses travailleurs, la livre de viande 1 fr., et la livre de pain de 45 à 6 0 cent.? Faut-il parler des vêtemens et des autres besoins de la vie? de ceux de l'exploitation ? tous arrivant surchargés de fret, de commission et de frais de toute espèce au profit du commerce français? N'y a-t-il pas injustice flagrante à fermer plus long-temps les yeux sur cette révoltante inégalité des charges et des prix de productions similaires ?


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