Considérations sur le système colonial et la tarification des sucres

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consommation , ou à l'usage des industries, á été une source véritable des malheurs qui pèsent sur les colonies , et qui ont mis l'habitant dans le cas d'élever le prix de ses denrées. il est un fait d'une évidence incontestable ; c'est que les produits, venus de France, s'obtiendraient en presque totalité de l'étranger, à 3o p. o/o au-dessous des prix français; que m ê m e ceux d'alimentation, la farine , par exemple, coûte 6 0 et 70 fr. le baril, parfois m ê m e , jusqu'à 100 fr., alors qu'on l'obtiendrait des Etats-Unis à 3o fr., au plus, et souvent à 17 fr., c o m m e en 1831, de la Nouvelle-Orléans. Le monopole établi au profit de la France a surchargé les colonies annuellement de 15 à 20,000,000 f. Après un tel état de choses, peut-on, de bonne foi, trouver extraordinaire que nos établissement d'outremer n'aient pu produire aux prix de l'étranger ? Qu'atteste cette dette actuelle des colonies, de 75 à 80,000,000 fr., si ce n'est la réalité des faits que je viens de citer, et des conséquences que j'en ai tirées? Oui, je le dis avec conviction, le privilége colonial qu'on a établi comme une compensation du m o nopole métropolitain a été tout à l'avantage de la France, et celle-ci a abusé le colon, en l'engageant forcément dans des voies périlleuses. Mais aujourd'hui le mal est fait, il est profond , et toute mesure improvisée produirait des résultats désastreux. D'ailleurs, est-ce encore en vertu de ce droit du plus fort qu'on veut élever la taxe sur les sucres


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