Considérations sur le système colonial et la tarification des sucres

Page 80

— 72 — et le système de déception et de fraude sur lequel elle se fonde. Je vais examiner si un changement quelconque, qui aurait pour hut d'aggraver la position du colon, serait praticable. C'est un privilége, il faut le dire, que la France a voulu accorder a ses colonies. La France de 1 8 1 5 , privée d'une partie de ses riches possessions, avait besoin de débouchés. Ne pouvant supporter la concurrence e'trangère, pour les produits de son industrie, elle créa le monopole à son profit, et par compensation, dota les colonies d'une protection réelle. U n prix fut déterminé pour la denrée, comme encouragement et garantie : le colon l'accepta. Pressé par le gouvernement , et jaloux de satisfaire aux exigences du commerce et aux besoins de la consommation, il se livra à de vastes entreprises; changea, en presque totalité, son système de culture; emprunta de la France, à de gros intérêts; et parvint, à l'aide d'une prospérité factice , à livrer sur les marchés de la métropole, de 3 5 à 40 millions de sucre, de plus que la consommation annuelle; et le consommateur obtint la denrée de 5 7 à 6 7 fr. , lorsqu'en 1 8 2 2 , il l'avait payée de

7 5 à 8 0 (1). Le but de la métropole fut donc accompli; mais de longues années, une protection efficace, accordée à (1) Avant la Restauration, il n'y avait aucune usine à sucre à Bourbon. Ce fut en 1826 que la culture de la canne prit de l'extension. Cette année - là livra 10091,382 liv., et 1829, 31,011,99b, et I83I fournira 5o,ooo,ooo liv.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.