Considérations sur le système colonial et la tarification des sucres

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- 41 notre conquête ouvre à la France un sol neuf et fertile, un littoral de deux cent-quarante lieues, à trois jours de nos ports, des villes bâties, des places maritimes qui assurent l'efficacité de la protection, et u n emploi facile des forces. Il y a, dans cette Algérie une France nouvelle, des siècles d'avenir et de prospérité pour nous ; des conquêtes pour la civilisation. Sous le point de vue militaire. quelle plus heureuse situation? débouchant par Bône, on se trouve en poste avancé pour se jeter sur l'Adriatique, l'Egypte et menacer Malte. D'Oran , on observe l'Espagne, et l'on est à portée du Détroit. Par ces deux cent-quarante lieues de côtes la possession des Sept Iles, et de Malle perd son importance, et la France demeure l'arbitre de la Méditerranée. Cette colonisation, en permettant à la France d'employer des milliers de bras oisifs, dont elle surabonde, créera, pour la population malheureuse, des moyens légitimes de profits; car notre population, déjà gênée sur u n territoire peu étendu , réclame la possibilité d'écouler son trop-plein, et il la faut, cette possibilité, au risque de voir notre société sans cesse agitée, en proie au malaise, et obligée, pour calmer ce mouvement , à porter la guerre à l'étranger. La ville d'Alger, par sa position centrale, verra affluer des colons de tout le littoral européen-, et la ville, à son tour, reversera sur la campagne les bras que l'agriculture réclame. Une administration capable s'y fera comprendre, et mettra fin à l'état


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