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CHAPITRE III.
PEUT-ON ÊTRE PUISSANCE MARITIME SANS COLONIES ?
Je suis forcé de mettre en question ce qui, jusqu'ici , n'avait donné lieu a aucune controverse, parce que l'esprit s'égare avec une telle rapidité, sous l'influence de théories professées avec assurance, qu'il importe de revenir aux premiers élémens de toute proportion. O n comprend facilement que, par puissance maritime , position à laquelle la France a eu et a encore droit de prétendre, j'entends cette influence qui, sur m e r , peut décider de la guerre ou de la paix, permettre de faire traverser les mers à des armées , de disputer la possession des colonies, de secourir u n allié au-delà de l'Atlantique. A la tribune, ainsi que je l'ai indiqué plus haut, on a entendu dire avec assurance : Est-ce pour les colonies qu'on a une marine? Les Américains ont-ils des colonies? N o n , sans doute, et cependant ils ont une marine. Cette déclaration isolée, quoique explicite, ferait croire qu'elle est le produit d'un système.