Considérations sur le système colonial et la tarification des sucres

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ble se fait sentir dans notre marine marchande. Si cela tient aux vices de notre législation maritime et commerciale, on ne saurait se dissimuler q u e l'état moral de la nation n'y entre pour b e a u c o u p , par cette préoccupation constante et exclusive donnée aux affaires politiques intérieures. Il conviendrait cependant que les h o m m e s éclairés, qui s'occupent à la fois d u bien-être matériel de la société et de la gloire de leur patrie arrêtassent leurs méditations sur cette importante question : Les colonies sont-elles essentiellement utiles et nécessaires à la France ( 1 ) ? E n examinant sans prévention, en récapitulant les faits de l'histoire, et en observant attentivement la m a r c h e constante de l'Angleterre, on restera convaincu que la destruction de notre système colonial, loin d'augmenter nos exportations, l'affaiblirait considérablem e n t ; qu'elle aurait pour effet d'anéantir presque complètement notre navigation de long-cours, de diminuer la pêche de Terre-Neuve, et de priver nos armées navales d'un grand n o m b r e d'excellens m a rins. Je serais presque tenté de désirer voir la France essayer de son système de franchise, pendant quelques années, parce qu'alors l'expérience viendrait témoigner contre les erreurs dans lesquelles nous semblons (1) Toutes les nations font la navigation plus économiquement que la France. O n se rappelle que lors de l'expédition de Morée, les navires marchands français exigeaient 20 fr. du tonneau par mois, alors que les américains à14fr.,et les napolitains à 12, reconnaissent que des bénéfices raisonnables leur étaient acquis.


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