Considérations sur le système colonial et la tarification des sucres

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— 22 — s'y attacher : destruction des manufactures à sucre de betteraves; perte d'exportations annuelles, pour nos colonies, d'environ soixante-quatre millions. Telles sont les conse'quences forcées qui seraient produites par la franchise du commerce. Maintenant, devons-nous avoir la certitude qu'une libre circulation nous sera assurée et maintenue, ou au contraire n'avons-nous pas à craindre de voir surtaxer l'introduction des produits de notre industrie? Déjà, il faut en convenir, la chute de nos colonies, en retranchant des marchés cent soixante-seize millions de sucre, établirait un tel déplacement, qu'à l'instant m ê m e , il devra résulter une hausse considérable de la denrée étrangère. Cette hausse, qui sera l'effet mathématique et immédiat de l'événement que je viens de signaler, peut encore avoir lieu par divers autres motifs. Lorsque la France sera contrainte daller s'approvisionner à la Havane, par exemple, qui nous assurera que de nouveaux droits ne nous seront pas imposés ? Quelles seront les garanties de lafidélitéà l'état de choses actuel? qui répondra que ce que la concurrence a obligé de faire d'abord, on voudra le continuer toujours? La législation étrangère dépend-elle de nous? et, lorsqu'une loi rigoureuse , mais possible, probable m ê m e , nous sera imposée, pourrons-nous dire que nous nous passerons de sucre? non, sans doute. Et voilà ce qu'on veut substituer à un état fixe, et


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