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autrement le malheur qui frapperait le maître serait senti par le serviteur. D'un autre côté, ces établissemens d'outre-mer sont français, et dès-lors, mettre en question s'ils jouiront, m ê m e dans le cas de nécessité constatée, des priviléges accordés aux métropolitains, c'est déjà établir une distinction injuste , détruire cette égalité due dans la répartition des actes de la puissance souveraine. A qui, en effet, est-il entré dans l'idée de soumettre la Corse à des restrictions, les produits de son sol, à un droit non établi sur ceux du continent; et cela, sous le prétexte que la Corse coûte plus de deux millions au budget ? Serait-ce la distance plus ou moins grande du siége du gouvernement qui serait la considération à consulter pour nuancer la nationalité? non ; ce n'est que l'abus de la force dont on puisse se prévaloir : celle-ci est une loi c o m m e une autre, je le sais; mais il convenait de constater que c'était la seule dont on pût se servir.. Pour résoudre la question, il suffit de la poser en ces termes : Le colon est-il Français, ou sujet des Français? Ecoutons le langage que tenait un ministre, en 1 8 2 9 , et qui trouva de l'écho en France (1). « Les colonies ne sont-elles pas françaises? ne font» elles pas partie de la grande famille? ont-elles été » fondées par des Français, et sont-elles habitées par (1) M . H y d e de Neuville.