Considérations sur le système colonial et la tarification des sucres

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En France, ceux qui n'ont guère d'antipathie prononcée, et qui sont disposés à caresser l'opinion, m ê m e dans ses écarts, ou à se traîner à la suite du pouvoir, ne voient les colonies que dans le budget. Six millions au passif de la marine; c'est làl'unedes causes des attaques violentes dirigées contre elles. Les A n glais, qui soldent plus de cinquante millions chaque anne'e pour leurs administrations coloniales, ne reculeraient certainement pas devant une imposition d u double, si la France consentait à leur sacrifier ses colonies; parce que l'Angleterre comprend que sans sa marine, que nous avons combattue avec avantage dans toutes les mers, elle ne serait pas aujourd'hui l'arbitre de la guerre et de la paix, l'âme de toutes les transactions politiques. Il n'est pas u n rocher dont elle n'ambitionne la possession : voyez cet empressement à faireflotterson pavillon sur ces laves encore brûlantes sorties dans les eaux delaSicile! Voyez, depuis 1 6 4 8 , celte constance se reproduire dans les traités de Nimègue , de Ryswick, d'Utrecht, de Bade; et, à la paix de Paris, de 1 7 6 3 , cette attention a faire consacrer par les puissances ses acquisitions dans les quatre parties d u m o n d e ! C'est au moyen de la marine que nous partagions l'influence dans les deux hémisphères; c'est par elle q u e , depuis la paix d'Amiens, nous avons presque ruiné la Compagnie anglaise des Indes. C'est avec son secours que nous avons, à Navarin, facilité l'affranchissement de la Grèce, corrigé D o n Miguel, dompté les Barbaresques. Mais sans elle, nous serons réduits


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