Considérations sur le système colonial et la tarification des sucres

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ailleurs; les Anglais surtout opèrent en toutes m a n u factures à des prix infiniment plus bas que nous. Notre navigation est plus coûteuse que celle de toutes les autres nations, sans exception, à ce point que le tonneau de fret, payé 80 fr. par navire français, se solde à 5o fr. à l'Américain; ce qui fait une différence de 1 fr. 5o c. par 5o kil. eu 10 p.0/0, en supposant la denrée achetée à 15 ou 16 fr. sur les lieux. C o m m e n t dès-lors concevoir que le raffineur puisse supporter la concurrence à l'étranger ? Il faut le dire, la fraude seule peut couvrir cette différence; et cette fraude, comment s'exercerait-elle ? D'abord, on prétend qu'il y a un bénéfice de 8 à 10 p. 0/0 au-delà du rendement déclaré par M . Joest, excédant qui serait laissé à l'intérieur. De plus , il y aurait possibilité à jeter dans la consommation le sucre étranger, quoique brut brun, alors que le raffineur emploierait la denrée coloniale dans la nuance la plus laide. O n sait d'ailleurs que le sucre brut Havane a une plus-value, sur les coloniaux, de 2 fr. par 5o kil. (1). Il est évident que ces considérations et l'impossibilité où le gouvernement a été jusqu'à ce jour de faire déterminer d'une manière mathématique le

(1) P. 7 9 et 8 9 de l'Enquête : Il n'y a aucun doute que le brut Cuba et Porto-Rico soit supérieur en qualité et en

sucre

e

rendement aux sucres de nos colonies, bonne 4 ordinaire de 2 fr. par 5o kil. Ainsi c'est 7 p. 010 la denrée, à 3o fr. à l'entrepôt.


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