Considérations sur le système colonial et la tarification des sucres

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système : antérieurement, les quantités de mélasses n'avaient de destination qu'à la Guildiverie; et les rhums produits étaient en si grande quantité , que les colonies ont eu à souffrir un genre de fléau inconnu , au moins à Bourbon, jusqu'à l'époque de l'établissement des manufactures à sucre. Ces rhums, répandus dans les campagnes, portaient la démoralisation parmi les nègres, et ont été la cause d'une multiplicité de vols et de recels. A plusieurs reprises, on a cherché, dans les colonies , les moyens d'arrêter ces désordres, en utilisant ces mélasses ; mais les essais, à peu près infructueux, ont fait recourir au système de ferme qui lui-même n'a offert que des inconvéniens, des injustices, et légalisé la fraude. Les nouveaux procédés, en permettant l'amélioration des mélasses , les rendent impropres à faire du r h u m , ou au moins en rendent la fermentation très-difficile, à cause de la combinaison du ferment qu'elles contiennent, avec le noir animal. Tarir la source de ces désordres, qui démoralisent le nègre, et finissent par l'abrutir, ce doit être une considération qu'on ne saurait dédaigner (1). (1) O n a établi une ferais générale où tout fabricant est obligé d'apporter ses rhums. L a répartition des valeurs obtenues est faite au prorata des fournitures, et le surplus invendu est, ou doit être répandu ,finde chaque année, afin de ne pas surcharger l'année suivante. L a France a, par un droit prohibitif, et le m ê m e que celui sur le r h u m étranger, exclu de sa consommation les produits


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