De quelques questions relatives aux colonies françaises

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qui passent comme des ouragans, et qui anéantiraient les pays de production, si elles devaient durer plusieurs années. Si les raffineurs avaient bénéficié de toute la différence qu'il y a entre le prix de 6 0 à 62 francs que les sucres ont valu, et celui de 75 francs, sur lequel la prime a été asssise, ils auraient gagné plus de 5o à 6 0 pour cent, et alors est-ce à sept ou huit millions de kilogrammes qu'ils auraient borné leur exportation ? Ils auraient exporté jusqu'à la dernière livre de sucre qu'ils auraient pu trouver à acheter... mais s'ils ne l'ont pas fait, dira-t-on, c'est que le sucre brut leur a manqué! Cela n'est point; puisqu'au 31 décembre 1 8 3 1 , l'excédant en entrepôt a été de 21,831,955

kil., tandis que l'année précédente, il

n'avait été que de 17000,000. Ainsi, l'hypothèse que les primes accordées à l'exportation des sucres raffinés provenant de nos Colonies, donnent aux raffineurs des bénéfices exorbitans et en quelque sorte usuraires n'est nullement fondée. Si les primes , depuis quelques années, n'ont point entièrement atteint le but qu'on avait espéré obtenir en les créant, il faut en chercher la cause et la signaler au gouvernement, mais il faut bien se garder d'en demander la suppression ; car les abolir serait, selon moi, ruiner les Colonies et la raffinerie. Quelle est la cause (Je l'inefficacité des primes ?


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