De quelques questions relatives aux colonies françaises

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» qui se pratique déjà illégalement ; que les Colo» nies pour cela ne cesseraient pas de demander à » la France une bonne partie des objets qu'elles en » tirent; qu'il arriverait probablement pour nos » Colonies ce qui est arrivé pour Saint-Domingue. » L'Angleterre a vainement essayé d'y introduire » ses marchandises , les produits français ont con» tinué à obtenir la préférence, bien qu'ils fussent » à des prix plus élevés, préférence qu'il faut attri» buer à la force des habitudes. » A quelle source ce négociant a-t-il puisé de pareils documens ? Quoi ! l'on préfère les produits français, malgré l'élévation plus considérable de leur prix, à ceux de l'Angleterre, et cela par la force de l'habitude ! ! ! Voilà une habitude admirablement désintéressée. S'il existait des marchandises françaises que les Haïtiens préférassent à celles des Anglais, ces derniers sont trop habiles pour ne pas les confectionner de suite de la m ê m e qualité, dans les mêmes dimensions, et sous le m ê m e emballage, de manière à ne pouvoir distinguer les leurs des nôtres. Fiez-vous à eux à cet égard ; mais loin de là , c'est nous, Français, qui sommes obligés, pour vendre quelques-uns de nos articles, qui peuvent plus ou moins supporter la concurrence, d'imiter les Anglais ;quoiquecene soit pas sans peine que nous soyons parvenus à décider nos fabricans à suivre exactement les modèles qu'on leur adressait. O n ne peut se faire une idée de la promptitude et de l'adresse des Anglais à saisir le goût, et m ê m e les bizarreries


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