Recueil de divers voyages faits en Afrique et en l'Amerique

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Defcription

10. Comprenant donc le païs des Derbaites, cet Empire com­ mence environ au quinziéme degré & demy. Il rafe en fuite te bord de la mer Rouge en defcendant vers le Midy, bien que le bord n'appartienne plus à l'Empereur des Abyffins, mais au Turc qui l'a ufurpé. La premiere Ifle que l'on y trouve eftl'Iflede Malzua, où il y a un port, & affez proche la citadelle d'Arquico, dont nous parlerons dans la fuite. U n peu plus loin eft celle d'Adefalo qui eft auffi fous le Turc au treiziéme degré& demi. Il fe retire vers la terre, & laiffant du cofté d'Orient & de la mer le Royaume d'Ancalin , dont nous parlerons dans la fuite, il s'eftend environ jufqu'au hui­ tiéme degré. Depuis l'endroit où nous avons commencé jufques icy, il y a environ quatre cens quatre-vingt dix milles d'Ita­ lie, par où on refute l'erreur commune des Geographes qui croyent que cet Empire s'eftend jufques au delà de la ligne. Il tourne en fuite vers l'Occident fans ceffer d'incliner vers le Midy. apres quatre cens quatre-vingt milles d'Italie il fe ter­ mine en Occident au Royaume de Narea, qu'il renferme fous le feptieme degré & demy, ou environ. Il tourne de là vers le Septentrion l'efpace de trois cens quatre-vingt dix milles d'Ita­ lie, jufqu'au quatorziéme degré, & de là enfin il retourne vers fon commencement par une ligne convexe, longue de qua­ tre cens cinquante milles d'Italie, par laquelle il renferme la Province de Mazaga. Il a au Septentrion la Nubie, dont les peuples eftoient autresfois Chrêtiens & avoient efte convertis a la Foy par l'Apoftre faint Matthieu, & font maintenant M a hometans, comme font auffi prefque tous les autres peuples qui environnent cet Empire. C'eft pourquoy les avenuës en font difficiles, fi ce n'eft par la mer R o u g e , dont les Turcs n'ont que le bord comme nous l'avons dit. A l'Orient il a la mer Rouge , & le Royaume d'Angali ; au Midy les cafres , a u Septentrion les Ethyopiens aux cheveux tors. Il faut avertir icy le Lecteur que les Peres de la Societé affeurent avec beaucoup de certitude que les degrez que nous avons marquez tant dans cette Relation que dans les Cartes, font veritables & on les doit croire avec d'autant plus de raifon qu'ils ont eu plus de com­ modité & de loifir de les obferver, tant par les inftrumens de Mathematique, que par les frequens voyages par rapport de l'Ifle de Malzua, & aux autres lieux connus. J e croy que c e

qui


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