Voyage au Brésil

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VOYAGE

AU

BRÉSIL

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bre que celui de Saint-Christophe, se trouve dans une situation centrale. D. Pedro y passe six mois de l'année. Au milieu de la ville, coule la coquette Piabanha, petite rivière basse, qui fait à cette heure gaiement ricocher ses eaux sur les cailloux de son lit, profondément encaissé entre deux talus verdoyants. Vienne une nuit d'orage, dans la saison chaude, et le mince ruisseau se change en un torrent furieux qui déborde et se répand par les rues. Nous eûmes à peine le temps de donner u n coup d'œil aux beautés de Pétropolis, que nous espérons bien contempler plus à loisir une autre fois. Le lendemain matin, au petit jour, nous nous remîmes en route. Les nuages légers suspendus à la cime des monts commençaient à se teindre des premières rougeurs du soleil, quand nous sortîmes de la ville au grand galop des mules. Le conducteur sonnait une joyeuse fanfare de réveil. En u n instant nous eûmes franchi le petit pont et laissé derrière nous les jolies maisonnettes dont les volets clos témoignaient que les habitants reposaient encore. La première partie de la route suit la ravissante vallée de la Piabanha. Pendant 65 ou 80 kilomètres, on longe le cours du capricieux ruisseau, qui parfois bouillonne d'impatience et saute de chute en chute, puis, aussitôt après, s'étale en nappe large et placide. Toujours il reste enfermé entre les montagnes dont la hauteur atteint en quelques endroits de trois cents à six cents mètres. Çà et là un morne dresse au soleil sa face pelée, rongée par le temps, et que les bromélias et les orchidées égratignent par place. Le plus souvent, les splendeurs de la forêt méridionale voilent de leur


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