Voyage au Brésil

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VOYAGE AU

BRÉSIL

ronds des caféiers brésiliens, cueillis à l'extrémité des branches et soigneusement triés. Si les fazendeiros, comme les planteurs hollandais, vendaient leurs récoltes sous une marque spéciale, les grands négociants de l'étranger apprendraient vite à distinguer les q u a lités, et l'agriculture brésilienne y gagnerait. Les provinces voisines de Rio de Janeiro possèdent naturellement le sol le plus favorable à la culture du café, mais il ne faut pas oublier que le caféier peut être planté avec profit à l'ombre des forêts Amazôniennes, où il donne jusqu'à deux récoltes par an pour peu qu'on en prenne soin. Les débouchés ouverts à ce produit ne peuvent manquer de s'accroître et de provoquer la fondation de nombreux établissements dans la vallée de l'Amazône. L'histoire industrielle du Brésil nous présente u n fait plus remarquable encore que celui de la production du café ; c'est l'accroissement de l'exportation du coton pendant les années qui viennent de s'écouler. Quand, vers la fin du siècle dernier, le coton commença à prendre en Angleterre une importance qui devait aller toujours en croissant, le Brésil devint naturellement u n des grands pourvoyeurs du marché anglais ; mais il perdit bientôt cet avantage, nos États du Sud ayant acquis avec une rapidité extraordinaire u n m o nopole de ce produit presque exclusif. Favorisés par des circonstances exceptionnelles,les Etats-Unis réussirent, vers l'année 1846, à fournir le coton à si bas prix que toute compétition devint impossible; la culture de cette plante fut presque abandonnée dans tous les autres pays. Le Brésil persista. La production annuelle continua à y progresser d'un mouvement lent, mais soutenu,


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