VOYAGR
AU BRÉSIL
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les autres. L'approvisionnement est moins que médiocrement varié ; il y a peu de chose à voir, les Brésiliens n'ayant que très-peu des légumes dont il leur serait cependant facile de cultiver une si grande variéte. 19 août. — Il est dix heures du soir. Nous venons de prendre place à bord du steamer qui nous fera r e monter l'Amazône et, avant l'aube, nous nous mettrons en route. La semaine qui vient de s'écouler a été pour moi un délicieux intervalle de repos et de délassement. Elle n'a pas été un temps de repos pour M. Agassiz. Le jour même de notre arrivée, grâce à la bonté de notre hôte, de grandes salles étaient disposées de façon à faire un admirable laboratoire et, depuis le moment où M. Agassiz y pénétra pour la première fois, les spécimens ont afflué de tous les côtés. Les membres de l'expédition ne font qu'une faible partie de la brigade d'amis des sciences qui a travaillé pour lui et avec lui. Si notre naturaliste avait été heureux dans ses collections zoologiques, le major Coutinho ne l'avait pas été moins dans ses observations géologiques, météorologiques et hydrographiques. Sa coopération est d'une valeur inappréciable, et M. Agassiz ne cesse de bénir le jour où, ayant eu la chance de le rencontrer au palais impérial, il eut l'idée de l'inviter à se joindre à l'expédition. Ses connaissances scientifiques, son entente parfaite de la langue des Indiens (lingoa geral) et sa grande familiarité avec les usages de ce peuplee n font le plus important des collaborateurs. Grâce à lui, on a pu ouvrir une sorte de journal dans lequel, à côté du nom scientifique de chaque spécimen, le major mentionne le nom vulgaire et local désigné par les