Voyage au Brésil

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VOYAGE AU

BRÉSIL

M. de Sinimbu croit que l'émancipation devra se faire au Brésil graduellement et par une série de progrès dont les premiers sont déjà accomplis. U n grand n o m bre d'esclaves sont tous les ans affranchis par la volonté de leurs maîtres; un plus grand nombre encore se rachètent de leurs propres deniers et depuis longtemps la traite a cessé. Dans ces conditions, un résultat inévitable c'est que l'esclavage s'éteigne de lui-même. 31 juillet. — Nous voici à Pernambuco, trop heureux, après une nuit de tempête, de nous trouver enfin sous l'abri du récif fameux qui fait la sûreté de ce mouillage. U n compatriote, M. Hitsch, nous attendait sur le quai et nous a de suite emmenés à sa maison de campagne, où nous savourons avec délices le charme d'être reçus comme de vieux amis, dans une maison américaine. Pernambuco est loin d'être aussi pitresque que Bahia ou Rio de Janeiro. La ville a une physionomie plus moderne, et paraît plus soignée et plus prospère. Beaucoup de rues sont spacieuses. La rivière, qu'on franchit sur des ponts élégants, coule à travers la partie de la ville où est concentré le commerce et y répand la fraîcheur. La campagne est plus ouverte et plus plate qu'elle ne l'est dans le Sud. 5 août. — Depuis hier, nous sommes à Céara. Chaudement accueillis par le D Mendes, une vieille connaissance du major Coutinho, nous recevons de lui la plus aimable hospitalité. Le vent et la pluie faisaient rage quand nous sommes descendus du paquebot. Le canot qui nous portait à terre s'est arrêté à quelques pas de la plage, sur des brisants qui en rendent l'abord difficile, et je me demandais comment je gagnerais le sol. Mais deux de T


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