Voyage au Brésil

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VOYAGE AU

BRÉSIL

chapeau rabattu, de hautes bottes à chaudron complètent son costume. Pendant le repas arrivent plusieurs cavaliers, convives du hasard, qui sans la moindre cérémonie s'asseyent à nos côtés ; ils sont en costume de chasse et reviennent de la forêt. C'est pour nous l'assemblage le plus nouveau et le plus intéressant d'éléments sociaux de tout ordre, confondus dans une sorte de pêle-mêle et de sans-façon familiers. Nous sentons chaque fois davantage quelle obligation nous avons à notre hôte, pour nous avoir admis dans une réunion de ce genre, où tout ce qui est purement national et caractéristique ressort si visiblement. Le jour suivant, nous allâmes déjeuner dans une fazenda plus petite, appartenant aussi à M. Lage et située plus haut dans la Serra da Babylone. On part avant l'aube et l'on gravit lentement la montagne dont le sommet est à environ mille mètres au-dessus du niveau de la mer. Nous sommes précédés par la « liteira, » espèce de voiture sans roues suspendue entre deux mulets à la file 1, qui porte la grand'maman et le baby. La vue est ravissante, la matinée fraîche et le temps magnifique. Après deux heures de marche, notre cavalcade arrive à la fazenda supérieure. Nous descendons alors de cheval et nous nous dirigeons vers la forêt, où les dames et les enfants se promènent, cueillant des fleurs ou explorant les sentiers, tandis que les hommes pêchent ou chassent. A midi nous rentrons à l'habitation pour déjeuner. Le produit de la chasse est l. Cette litière n'est u n e invention ni récente ni p r o p r e à l'Am é r i q u e ; c'est la basterna des R o m a i n s ; on la r e t r o u v e d a n s les colonies portugaises d'Afrique aussi bien q u ' a u Brésil. — J.-B.


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