Voyage au Brésil

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VOYAGE AU BRÉSIL

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a fait disparaître la forêt primitive. Cette route est un nouveau témoignage de l'énergie et de l'intelligence du propriétaire. Les anciens chemins étaient des sentiers à mulets, grimpant l'un au-dessus de l'autre, ravagés par les pluies torrentielles et presque toujours impraticables. M. Lage a montré à ses voisins combien plus commode peut devenir la vie des champs, si l'on abandonne les vieilles routines : il a ouvert, au flanc des montagnes, une route en pente douce d'un parcours facile en toute circonstance. Il ne fallut à nos voitures que quatre heures pour aller de Juiz de Fora à la fazenda, tandis que, jusqu'à l'année dernière, c'était un voyage à cheval d'un jour et même de deux par le mauvais temps. Vers onze heures, nous arrivions à la fazenda. U n bâtiment long, bas, peint à la chaux, enferme incomplétement un espace oblong où, sur de vastes aires carrées, est répandue la graine de café. Une partie seulement de l'étendue de ce bâtiment est occupée par les appartements de la famille; le reste est consacré aux différents services que comportent la préparation du café, l'approvisionnement des noirs, etc. Quand notre caravane s'arrêta pour mettre pied à terre, tous les hôtes attendus n'étaient point encore arrivés. Le prétexte de notre réunion était la Saint-Jean qui se célèbre à grand tapage en ce pays. Toute la semaine devait être employée à la chasse et M. Lage avait invité les meilleurs chasseurs du voisinage à se é u n i r chez lui. Il devait arriver, en fin de compte, que tous ces nemrods formeraient pour M. Agassiz un précieux escadron de collectionneurs. Après un excellent déjeuner, nous montâmes à cheval et nous par-


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