Géographie complète et universelle. Tome 4

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AFRIQUE. — SÉNÉGAMBIE.

comptoirs depuis la côte jusque dans le Soudan. Cependant Mungo-Park, et dans ces derniers temps le major Gray, ont parlé d'un peuple appelé Serrawoulis qui pourrait bien, par la ressemblance de son nom avec celui de Serakhalès, avoir donné lieu à la méprise que nous venons de signaler d'après l'autorité de quelques voyageurs. Les Serrawoulis habitent principalement le pays de Golam ; suivant Golberry, ils y forment une sorte de fédération dont la ville de Galam est le chef-lieu. Le véritable nom du royaume de Galam est Kayaga ou Kadjaaga. Arrosé par la Falemé qui s'y jette dans le Sénégal, il se compose principalement d'une longue suite de villes situées sur les deux rives du fleuve. Le royaume de P>ondou le borne au sud. Sa situation et ses intérêts commerciaux le rendent le rival et l'ennemi de celui-ci. Le sol du Kadjaaga est montagneux et boisé, et la végétation, bien que semblable à celle du Bondou, acquiert un plus grand degré d'activité par la proximité du Sénégal et par ses débordements périodiques. Aux différentes branches d'industrie de leurs voisins, les habitants du Kadjaaga joignent l'art de tisser et de teindre les étoffes de coton. La teinture bleue qu'ils obtiennent de l'indigo est la plus belle de celles que fournit l'Afrique. Le royaume se divise en haut et bas-, la Falemé sert de point de séparation entre ces deux parties ; chacune est gouvernée par un prince qui porte le titre de tonka : celui du haut Galam ou du Kamera réside à Makadougou, et celui du bas Galam ou du Gouey demeure à Touâbo. Le poste français de Bakel est dans cette dernière partie du Galam, et l'ancien fort Saint-Joseph dans l'autre, Galam est une autre ville que l'on regarde comme le centre du commerce des contrées environnantes ; avant l'abolition de la traite, on y amenait une quantité considérable d'esclaves. Les Serrawoulis ont en général quitté le paganisme pour la religion mahométane, dont plusieurs d'entre eux dédaignent de suivre les rites. Quelques-unes de leurs villes sont habitées uniquement par des prêtres, qui sont en général les plus riches et les plus recommandables du pays, dans toutes les villes il y a une mosquée. Les Serrawoulis n'ont pas autant de vivacité que les habitants du Bondou ; leur maintien est grave, et le fond de leur caractère est l'apathie et l'indifférence. Leur taille est moins bien proportionnée que celle des Foulahs, mais ils sont forts et robustes. Leur peau est du plus beau noir, et pour la conserver brillante, ils se frottent avec du beurre rance. Le poisson est leur nourriture ordinaire-, mais leur goût pour la viande, même très-avancée, est passé en proverbe. « J'ai vu, dit le major Gray, des habitants prêts à se battre pour le partage d'un hipIV.

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