Géographie complète et universelle. Tome 4

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LIVRE QUATRE-VIΝGΤ-DIΧIÈMΕ.

pôt arabe forme un total de près de 8,000,000; somme suffisante pour couvrir l'entretien des corps indigènes. Les dépenses sont encore d'environ 100 millions; néanmoins elles n'ont pas suivi la même progression croissante que les recettes. Celles-ci qui, en 1831, étaient le quinzième des dépenses, n'en sont plus aujourd'hui que le tiers ; l'équilibre tend donc à s'établir, et tout fait espérer que si les recettes s'accroissent dans la même proportion que par le passé, le budget de l'Algérie sera équilibré dans une trentaine d'années. L'industrie manufacturière n'a pas encore pris de grands développements parmi les Européens ; l'agriculture absorbe, avant tout, leurs forcesaussi la plus grande partie des matières premières que produit l'Algérie est-elle envoyée en France pour être mise en œuvre. Cependant quelques usines s'y sont établies dans ces derniers temps, L'industrie des indigènes est presque nulle parmi les Arabes du Tell ; à peine rencontre-t-on, çà et là, des ouvriers confectionnant quelques cuirs maroquinés, des tapis, des gazes de soie, des mousselines rehaussées d'or, et des objets de sellerie couverts de broderies. Dans le Sahara, elle est restée ce qu'elle était jadis; on y fabrique des tissus de laine, des bournous, des gandouras, des ha'iks et des tapis rayés nommés hanbel. Les Kabyles sont bien plus industrieux que les Maures et les Arabes. Dans les moments de repos que leur laissent les occupations des champs, ils confectionnent des nattes, des tapis, des chapeaux, des ha'iks, des bournous-, d'autres exploitent le fer, et en font des instruments aratoires, des canons do fusil et des platines, tels que les Zouàoua et les Beni-Abbès, ou des sabres, tels que les Fliças ; presque tous ont des moulins et des pressoirs à huile. Le mouvement commercial de l'Algérie a pris, depuis quelque temps, une grande importance: en 1831, les exportations n'avaient été que de 1,479,600 francs, et les importations de 6,504,000 francs ·, en 1850, les premières étaient de plus de 10,000,000 de francs, et lesautres de 120,000,000 de francs. Les ports de l'Algérie avaient reçu plus de 6,000 navires, jaugeant 450,000 tonneaux. Enfin, la pêche du corail occupait, en 1846, 166 bateaux corailleurs, presque tous napolitains, dont les produits avaient une valeur d'environ 1,500,000 francs. La France prend la plus grande part à ce mouvement commercial avec sa colonie: elle entre environ pour 70.000.000 dans ses importations, et pour 6,000.000 dans ses exportations. Nous ajouterons, pour terminer, que l'Algérie renferme des éléments de richesses encore inexploitées, tels sont : ses mines, ses forêts, et la pro-


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