Géographie complète et universelle. Tome 4

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AFRIQUE. — ILES AFRICAINES ORIENTALES.

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qui punit ou récompense les hommes après leur mort selon leurs actions. La circoncision se pratique chez eux sur les enfants, et se célèbre par do grandes fêtes de famille. La grandeur du peuple Ova ne remonte pas plus haut que le commencement du dix-neuvième siècle; il la doit tout entière à Andrianpouine, et à Radama, fils de ce prince, qui lui succéda en 1810 et mourut en 1828. Ce dernier appela surtout à lui la civilisation et l'industrie européennes. Les Anglais et les Français furent parfaitement accueillis à sa cour, et fondèrent plusieurs établissements utiles. Mais sa veuve Ranavalou, qui, après lui, exerça le souverain pouvoir jusqu'en 1851, époque de sa mort, livrée tout entière aux superstitions cruelles de la race Malgache, se déroba aux influences européennes, et repoussa le bienfait de la civilisation. Anglais et Français durent évacuer complétement l'île en 1845. Aujourd'hui Madagascar est, sous le rapport moral, plongé dans une aussi profonde barbarie qu'aucun des pays du centre de l'Afrique. Cependant la mort de cette femme insociable peut amener de la part des grands du pays un changement de politique ; et dans une telle prévision la France doit réserver tous les droits qu'elle s'est acquis à la possession de cette belle île, qui deviendrait une si grande source de richesses entre des mains intelligentes. Nous ferons maintenant le tour de la côte méridionale et occidentale. Après la contrée des Antanosses, ou d'Anossi (Carc-Anossi), terminée par la rivière de Mandrerei, on trouve sur la côte les trois pays des Ampatris, des Mahafalles et des Caremboules, tous les trois peu cultivés, mais riches en bois et en pâturages. Les cochons et les bœufs sauvages paraissent dominer sur cette contrée. L'arbre anadzahou parvient à une élévation gigantesque. Dans l'intérieur des terres habitent les Machicores. La région, appelée par les navigateurs province de la baie de SaintAugustin, ne nous est. pas très-connue. Il paraît que du moins la côte, qui est basse et sablonneuse, porte le nom indigène de Sivéh. Les habitants sont nommés Buques. Leur prince réside à Tulcar. Les Européens naufragés ont éprouvé ici tous les soins d'une humanité généreuse; nonseulement leurs propriétés ont été respectées, mais les indigènes les ont aidés à se bâtir des cabanes et leur ont fourni abondamment des vivres. Cette dernière circonstance ne coïncide pas avec le tableau que d'autres voyageurs ont tracé de la stérilité du pays, qui, selon eux, ne produit que des tamariniers et quelques racines, aliments ordinaires des indigènes, qui y ajoutent le lait de leurs bestiaux. Le Darmouth ou Ongla,


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