Géographie complète et universelle. Tome 4

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LIVRE QUATRE-VINGT-DIX-NEUVIÈME.

tique bachi-bachi; le malao manghit, qui produit une noix muscade; le rharhahorac, deux espèces de cafiers; la raven-sara (agattho-phyllum), ou cannelle-giroflée, arbre précieux dont les noix et les feuilles ont un parfum exquis, et dont on tire une essence et une huile plus estimée que core du clou de girofle ; le voaé ou voaëne, arbrisseau sarmenteux qui donne de la gomme élastique; plusieurs variétés du cotonnier, notamment celle de la plus grande espèce; l' indigotier-malgache dans les endroits sablonneux; des mimoses, entre autres le mimosa-lebbek, appelé bois noir, qui donne une sorte de gomme copal dont la majeure partie se perd sous les arbres. Parmi les plantes, on remarque le gingembre, le poivre, le curcuma ou safran des Indes, du tabac très-estimé, du riz et des ignames de plusieurs sortes ; enfin le sanga-fanga, qui a beaucoup d'analogie avec le papyrus des anciens. Ce pays fournit en outre quelques bois précieux, tels que le sandal et l'ébène noir, blanc, vert et blanc moucheté. La vigne y prospère, et la canne à sucre vient naturellement. On compte près de cent végétaux indigènes de Madagascar, qui mériteraient d'être transplantés dans les colonies françaises; plusieurs ont déjà été acclimatés aux îles Bourbon et Maurice. Le règne animal, comme dans toutes les îles , offre moins de variété. L'éléphant et le lion sont inconnus, mais l'antamba paraît être une espèce semblable au léopard. Le farassa ressemble au chacal. Les bœufs de Madagascar sont tous des zébus ou bœufs à bosse de graisse; il y en a qui pèsent 400 kilogrammes. Quelques-uns manquent entièrement de cornes ; d'autres n'ont que des cornes adhérentes seulement à la peau, mobiles et pendantes. Cette dernière espèce, révoquée en doute par un scepticisme ignorant, a été observée par Flacourt1 et Bucquoy 2 ; elle se retrouve, selon d'autres témoignages, dans le royaume de Siam3 et dans le Paraguay. Un grand nombre d'écrivains grecs et romains en ont parlé dans les termes les plus clairs, de sorte que cette espèce de bœuf a dû vivre autrefois dans les contrées connues des anciens, ou bien y avoir été apportée, soit de Madagascar, soit de Siam. L'existence simultanée de cet animal dans notre île et dans l'Indo-Chine pourrait être considérée comme une nouvelle preuve de l'émigration des Malais à Madagascar. Les autres animaux remarquables 1 Flacourt, Histoire de Madagascar, p. 151. « Des bœufs qui ont des cornes pendantes et attachées à la peau de la tète seulement ». 2 Bucquoy, Voyage à Madagascar, t. I, p. 104. 3 Vincent Leblanc, Voyage, etc., édition de Bergeron, 1.I, p. 121 et 210. « Les cornes

attachées à la peau et non au sommet de la tête, ayant leur mouvement comme des oreilles».


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