Géographie complète et universelle. Tome 4

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LIVRE QUATRE-VINGT-DIX-HUITIÈME.

Du territoire des Medjeurtine, nous passons sur celui des Ouarsanguéli; les petits ports de Deurderi et de Guerââd ne nous arrêteront pas. C'est sur le territoire des Ideurs que nous trouverons les seuls ports importants de la côte, Berbera et Zeyla. Barbera est située au fond d'une baie profonde, et en face d'Aden en Arabie: elle a 12,000 habitants; son port, qui est très-fréquenté, est l'entrepôt du commerce avec l'intérieur, on en exporte la gomme, des plantes aromatiques, de l'or, de l'encens, de la myrrhe, de l'ivoire, de l'huile, de la cire et des esclaves. Zeyla, l'ancienne Avalites portas, sur une langue de terre, environnée de rochers et de bancs de sable, est, dit-on, la capitale du petit royaume d'Adel ou Adaiel, dont le souverain prend le titre d'imâm ; son port, assez fréquenté, fait le commerce de transit avec Aden et l'Arabie. Mais il paraît que pendant les fortes chaleurs, des insectes, semblables à des moustiques, forcent les habitants de cette ville à la déserter. Zeyla est voisine du petit port abyssin de Toudjourah ou Tadjoura, dont les Anglais se sont emparés, ainsi que de l'île déserte de Mesouah ou Meshha. En pénétrant dans l'intérieur du pays, on rencontre le territoire des Ougadine, qui est très-étendu et a pour marché Dollo; celui des Loulbahanté, qui ont, dit-on, une ville du nom de Nougal ; enfin, le territoire central de Meurrikhân. Les Somaulis ou habitants du Somâl, dont on porte le nombre à 800,000, sont nommésBerbères par les Arabes ; ils ont le teint olivâtre, les cheveux longs et ne ressemblent en rien aux Gafres; ils sont surtout remarquables par la beauté de leurs traits, et par leur coutume de se teindre les cheveux en jaune. Presque tous sont pasteurs. Les vaches ont des cornes aussi longues que les bois de cerfs. Les brebis offrent aussi quelques particularités-, selon Hamilton, elles sont blanches, mais elles ont la tête d'un noir brillant, avec de petites oreilles, le corps gros et la chair succulente ; au bout de leur queue, aussi large que le derrière, et longue de 15 centimètres, se trouve un appendice d'environ 12 centimètres, et qui ressemble assez à la queue d'un cochon. L'assertion d'Hamilton est confirmée en quelque sorte par Barthema, qui rapporte y avoir vu des brebis dont la queue pesait 42 à 13 kilogrammes ; elles avaient la tête et le cou noirs; et le restant du corps blanc ; d'autres, entièrement blanches, avaient la queue longue de 1 mètre 20 centimètres, tournée comme un cep de vigne, et le cou gonflé par une espèce de fanon qui pend à terre, et qui leur est commun avec la brebis d'Angora et quelques autres variétés. M. Walckenaer en a justement remarqué l'identité avec le bélier de marbre antique, dont le type


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