Géographie complète et universelle. Tome 4

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AFRIQUE. — COTES ORIENTALES.

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Denok, qui vient d'Abyssinie; il s'étend sur la côte dite Beur-el-Benadir par les Arabes. Ce royaume, aujourd'hui démembré, et dont les principales places maritimes, telles que Ouarcheïh, Magadcxo, Meurka et Braoua, appartiennent aujourd'hui à l'imâm de Mascate, jouissait autrefois d'une certaine importance. Magadoxo, que l'on appelle aussi Mogdisho et Makadchou, étale aujourd'hui ses ruines sur un terrain fort inégal, mais uniformément couvert de sable blanc, et adossé à des collines de sable d'une assez grande élévation. Plusieurs minarets, encore très-solides, quoique à demi renversés, et un grand nombre de mosquées et de tombeaux très-anciens, témoignent de la grandeur passée de cette ville, réduite aujourd'hui à un amas informe de masures, au milieu desquelles apparaissent quelques maisons habitées par les Arabes commerçants. Meurka est dans une position militaire admirable; assise sur un plateau de roches, et adossée à des collines escarpées, elle offre un mouillage parfaitement sûr pour la mousson du nord-est; son port est le meilleur qu'offre la côte depuis le cap Guardafui jusqu'à l'équateur. L'ancien royaume de Migadoxo forme le territoire des Abgal et des Haouiya, le long de la côte ; celui de Bardéré, sur la gauche du Djoub, est occupé par des tribus de pasteurs nomades. Dans l'intérieur se Trouvent les territoires des Rahhan-Ouiré, des Chebél-leh, des Haouaddé et des Mouroursade. La Côte d'Ajan, qui fait suite à celle de Magadoxo, ne présente à l'aspect du navigateur désolé qu'une masse de rochers et de sables, où de temps à autre on voit errer une autruche; les Arabes la nomment Sif-Taouïl et El-Khezain. Elle est occupée par le territoire des Medjeurtine, et ne présente de remarquable que la presqu'île de Ras-Hafoun, plateau élevé qui s'avance dans la mer, et dont les côtes, taillées à pic, sont sans cesse battues par les vagues. A quelque distance, au sud-ouest, se trouve un pauvre village d'une vingtaine de cases habitées par des Arabes qui servent d'intermédiaires pour le peu de commerce que les étrangers font avec les Somaulis. Doublons le cap Guardafui, que les Arabes nomment Ras'-Assir, nous suivrons alors la Côte d'Adel de nos cartes : elle va prendre une teinte de stérilité moins absolue. Mais les Européens fréquentent peu le port du cap Fellis, le Mons Félix, l'Elephas promontorium des Romains, (e Ras-Beurtnouk, ou le Ras-el-Fil des Arabes ; Fil signifie éléphant dans les langues éthiopiques, de là le nom de Tête d'éléphant, que l'on a donné au cap Fellis.


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