Géographie complète et universelle. Tome 4

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AFRIQUE. — COTES SUD-EST.

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Marikoa, affluent du Limpopo, sont deux des points où leurs établissements sont les plus nombreux. Origstad paraît être un des plus importants. Ils forment une sorte de république à la tête de laquelle est un commandant général, Landdorst, et des Veld-Cornets ou commandants particuliers. Les tribus indigènes des Betjouanas habitent au milieu d'eux de nombreux villages. Les Boërs qui les dominent, après les avoir délivrés du joug des Matabilis, ont intérêt à les isoler du contact des autres Européens, qui pourraient apprendre à ces malheureux le secret de leurs forces et leur fournir les moyens de secouer la domination de ces fermiers indépendants. Au nord du pays des Betjouanas, en quittant Kolobeng, la dernière station des missions évangéliques, on rencontre le pays de Kalagari; il abonde en gazons, en buissons et en arbres, et nourrit un grand nombre d'animaux, entre autres l'élan-, mais l'eau y est très-rare, ce qui lui a fait donner le nom de désert; il est fréquenté par les Batkalagari qui mènent une vie des plus misérables, et par les Bamanguatos. Après avoir traversé ce pays, on arrive dans la contrée des Bayéiyes (les hommes) que les Betjouanas appellent les Bakobas (les esclaves). Comme les précédents, ils appartiennent à la race des Boschimans, ou hommes des bois, les plus noirs de l'Afrique ; ils vivent de la pêche et de la chasse ; leur pays est boisé, coupé de rivières et de lacs ·, on rencontre dans les forêts le gigantesque baobob. L'antilope, l'éléphant, le rhinocéros, le buffle, le khoudous s'y montrent en grand nombre. Le principal cours d'eau du pays est le Zonga ou Zouga qui vient du nord-est. L'eau en est claire, douce et froide. Cette rivière est sujette à des crues périodiques ; quelque temps avant ces crues, elle ne présente plus à l'œil qu'une succession d'étangs séparés les uns des autres par des lagunes de terre plus ou moins larges ; sur les bords on rencontre quelques pauvres villages-, elle communique , vers le 20e parallèle avec le Tamunacle qui vient du nord ; celui-ci est tributaire du lac N'garni découvert en juillet 1849, par MM. Livingston, Oswell et Murray. Ce lac que l'on appelle aussi Inghâbe ou Noka-a-Mampouré, est situé par 20

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19' de latitude sud et 24e de longitude orientale ; il paraît

occuper le fond d'un bassin particulier; il est à environ 945 mètres d'altitude au-dessus de la mer ; il semble avoir 115 kilomètres de longueur; sa largeur nous est encore inconnue , mais elle est considérable ; vers le nord-ouest il s'arrondit en arc de cercle et reçoit le Teo-gé qui vient du nord-est. Cette rivière dont le cours est très-rapide et torrenteux fait pressentir qu'elle descend de régions élevées. De nouvelles informations de M. Livingston nous ont appris que le Teo-gé n'était que le canal de déver-


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