Géographie complète et universelle. Tome 4

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LIVRE QUATRE-VINGT-DIX-SEPTIÈME.

sur les doigts; ils manquent de signes pour retenir les dizaines. La plus grande mesure du temps est pour eux le mois lunaire ; mais il en résulte bientôt une addition qui outrepasse les bornes de leur arithmétique. Ils sont hors d'état de déterminer, pour le passé comme pour l'avenir, une étendue de temps un peu considérable. Ils réussissent mieux à indiquer avec précision une heure de la journée ; c'est en étendant le bras vers l'endroit où le soleil se trouve alors à l'horizon. C'est à cette ignorance de calcul cl à la nullité absolue de chronologie qui en résulte, qu'il faut attribuer le défaut de renseignements sur leur origine et sur l'histoire de leur nation. Tout ce qu'ils en savent se réduit littéralement à ceci : « Dans le pays où le soleil se lève était un antre d'où sont sortis les premiers Cafres, et en général tous les peuples et les premiers animaux de toutes les espèces. En même temps parurent le soleil et la lune pour éclairer la terre ; les arbres, l'herbe et les autres végétaux, pour nourrir les hommes et les bêtes. » Les Koussas, inquiétés par les envahissements des Anglais, se sont, dans ces dernières années, montrés les ennemis acharnés de leurs établis' sements, et ils saisissent toutes les occasions qui leur paraissent favorables pour tenter de les expulser de leur pays. En passant la rivière du Basséh, on entre dans le pays des Tamboukis, dont le véritable nom est Ma-Thimba. C'est d'eux que les Koussas apprennent leurs chansons, composées moins de mots que de syllabes inintelligibles à eux-mêmes. Ils possèdent du fer et du cuivre mêlé d'argent; c'est du moins d'un métal semblable que se composent leurs anneaux. Ils sont pasteurs ou agriculteurs. En passant la Nabagana, on se trouve parmi les Hambounas, dont l'identité avec les Mamboukis, soutenue par Lichtenstein, n'est pas tout-à-fait incontestable. Le premier nom est celui que les Gonaquas donnent à une peuplade voisine des Tamboukis; le second est le nom que le voyageur Van-Reenen leur entendit donner dans le pays, nom qui a aussi été connu de Sparmann. Selon Lichtenstein les Koussas les nomment Immbo. On ne se reconnaît pas dans ces dénominations obscures et incertaines. Parmi les peuplades éloignées de la côte, on indique les Abbatounas et les Madouanas; les premiers habitent près des sources du Mafumo, à l'est des Hambounas ; les seconds entre les Khojas et les Mamboukis. C'est sur le territoire des Tamboukis et sur celui des Zoulas, que les Boëers hollandais, émigrés du Cap au nombre de 5 à 6,000, fondèrent en 1824 la colonie de Port-Natal ou la république de Natal, qui avait


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