Géographie complète et universelle. Tome 4

Page 223

AFRIQUE. — COTES SUD-EST.

557

globe. Nous y voyons, derrière une côte marécageuse, malsaine, mais fertile, s'élever des chaînes de montagnes imparfaitement examinées, qui paraissent se diriger parallèlement à la côte, c'est-à-dire du sud -ouest au nord est. Ces chaînes interrompues, traversées par plusieurs, rivières , dépendent-elles d'un plateau ou d'une chaîne centrale? Les fleuves Mafumo ou Lagoa, Lorenço-Marquez et Zambèze, prennent-ils leurs sources au milieu des rochers, parmi des précipices, peut-être même au sein des neiges; ou se forment-ils dans de vastesplaines sablonneuses comme celles de l'Asie centrale , ou bien dans de verdoyantes savanes , comme celles de l'Amérique? Rien ne nous aide à résoudre ces questions. Les vents brûlants qui viennent de l'intérieur semblent témoigner contre l'existence de cette chaîne centrale, qui, sous le nom assez apocryphe de Lupata ou épine du monde, est tracée au hasard sur nos cartes. Les historiens portugais n'en parlent que comme d'une forêt épaisse, semée de gros rochers. Les grands lacs N'gami, Mokoro, N'yassi dont on a récemment reconnu l'existence, sont-ils les réservoirs naturels de l'intérieur de l'Afrique australe?

Dans cette absence de toutes notions positives, de tout indice certain, abstenons-nous de toute considération générale qui serait trop hypothétique ; décrivons simplement les contrées l'une après l'autre. La côte du Natal ou Terre du Natal, qui s'étend depuis la rivière de Keys-Kamma, limite de la colonie du Cap, jusqu'à la baie de Lorenço-Marquez ou de Lagoa, est arrosée de nombreuses rivières, parsemée de bois et coupée de prairies ou savanes magnifiques-, mais aucun port, sûr et profond, n'offre ici un asile aux grands navires. Cette terre doit son nom à la découverte qu'en fit Vasco de Gama en 1498, le jour de Noël, ou de la Nativité. Dans l'intérieur s'élèvent des chaînes de montagnes qui paraissent devoir être calcaires, puisque les indigènes y creusent des cavernes où ils demeurent avec leurstroupeaux. Aucune des rivières, parmi lesquelles nous pouvons citer la Borjie, ou la rivière des Pêcheurs, le Christian, le Natal, le Keys-Kamma et la Talchaa ou le Walkins, n'est de long cours. Le Natal, dont l'embouchure fut découverte en 1498 par Vasco de Gama, parait avoir un cours de 30 lieues. Il est navigablepour de petits bâtiments. Ses eaux passent pour nourrir beaucoup d'hippopotames. Le Keys-Kamma, la plus méridionale de ces rivières, qui se jette comme les autres dans l'océan

Indien, a environ 35 lieues de longueur. Son entrée est large mais obstruée par une barre de sable sur laquelle la vague se rompt avec violence.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.