Géographie complète et universelle. Tome 4

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AFRIQUE.— COLONIE DU CAP.

Les autres édifices-du Cap sont le palais du gouvernement, l'hôtel de ville, les magasins, et les casernes, qui peuvent loger 3,000 hommes. De ses trois grandes places, l'une sert de marché; la plus belle est la place d'armes, ornée d'une double rangée de pins et du beau bâtiment de la bourse. Cette ville possède un jardin botanique qui sert de promenade, une ménagerie peuplée d'animaux rares, un bon collége et plusieurs écoles élémentaires. Hors de son enceinte se trouve un hôpital, dont les bâtiments magnifiques peuvent recevoir 600 malades. La population de cette capitale est d'environ 20,000 âmes. Dans ses environs on voit un grand nombre de maisons de campagne appartenant à de riches négociants. C'est à 5 lieues du Cap que se trouve Constantia ou Constance, village renommé par ses vins délicats. A 7 lieues au sud de la capitale, la petite ville de Simon's-town doit son nom à la baie de Simon. Elle est peuplée d'Anglais, de Hollandais et de Hottentots; c'est l'entrepôt des vins du Cap. Il y a des casernes, un hôpital militaire et un bel arsenal pour les besoins de la marine et des colonies. Elle renferme encore de très-beaux chantiers, et le mouvement commercial de son port n'est inférieur qu'à celui du Cap. Le Cap est une des principales places fortes de l'Afrique; cette ville, si importante pour les Anglais, qui en ont fait le lieu de relâche ordinaire pour les vaisseaux qui vont en Asie ou qui en reviennent, est défendue par une citadelle et par des forts qui s'étendent depuis la montagne de la Table jusqu'au rivage. Elle est le centre d'une station maritime des côtes d'Afrique et de Maurice, et l'un des ports militaires coloniaux du royaume britannique.. La ville du Cap, fondée en \ 652 par Van-Riebeck, fut d'abord peuplée de mauvais sujets exilés de Hollande , de soldats qui avaient obtenu leur congé, de matelots qui, ayant gagné quelque chose à Batavia, avaient pu se dégager du service. Lors de la révocaiion de l'édit de Nantes, une foule d'infortunés Français, qu'un acte impolitique rejetait du sein de leur patrie, trouvèrent l'hospitalité en Hollande. Un grand nombre de ces Français allèrent s'établir au Cap : ils peuplèrent même un petit canton nommé le Coin-Français, que leurs descendants habitent encore; ils n'ont conservé que les noms français défigurés. Notre langue y est presque oubliée, et leurs usages sont ceux des Hollandais. L'éducation des Hollandais du Cap est très-négligée; les jeunes gens parlent assez facilement le français et l'anglais : d'ailleurs peu instruits, ils excellent dans tous les arts d'exercice : quoique très-bons écuyers et adroits chasseurs, les trois quarts de IV.

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