Géographie complète et universelle. Tome 4

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AFRIQUE. - CONGO.

Les armes des Congues sont un mélange ridicule d'arcs, de sabres, faits d'un bois dur, et de quelques mauvais mousquetons. Ils connaissent l'art d'empoisonner les flèches-, leurs haches, arrondies en forme de faux, sont redoutables lorsqu'un bras nerveux les conduit. Quelques-uns se couvrent d'un bouclier; d'autres se revêtent de peaux d'animaux; il y en a qui cherchent à se donner un aspect terrible en chargeant leur corps de peintures de serpents et d'autres bêtes dangereuses. Ceux de Loango, en marchant au combat, se peignent tout le corps en rouge. Les superstitions indigènes des Congues sont trop varices pour pouvoir être indiquées toutes. Ils croient à l'existence de quelques divinités qu'ils nomment Zambi. Ils ont des images de ces divinités qu'ils appellent des mokisso et qu'ils conservent dans des temples. Mais les objets de leur culte habituel sont diverses espèces de fétiches ou substances censées être remplies d'une vertu divine. C'est tantôt une plume d'oiseau, une dent de requin ; tantôt un arbre, un serpent, un crapaud. Les missionnaires capucins virent un bouc qu'on adorait, et que leur pieux zèle fit mourir; les nègres, quoique convertis, furent effrayés de voir les capucins rôtir et manger un dieu. Les prêtres s'appellent gangas ; leur chef, nommé Chitomé, est censé posséder une autorité divine ; il reçoit en sacrifice les prémices des fruits, et on entretient constamment un feu sacré dans sa demeure inviolable. Devientil malade, on lui nomme un successeur, qui aussitôt l'assomme d'un coup de massue, afin de l'empêcher de mourir de mort naturelle; ce qui serait d'un sinistre augure. Bien d'autres pontifes subalternes exploitent la crédulité des nègres : l'un guérit toutes les maladie?, l'autre commande aux vents et à la pluie ; celui-la sait ensorceler les eaux, et celui-ci prétend conserver la récolte. Les N'quits sont membres d'une confrérie sacrée qui, dans les profondeurs des forêts, célèbre d'affreux mystères, mêlés de danses lascives. Une espèce de magiciens, nommés les Atombala, prétendent savoir ressusciter les morts ; leurs jongleries, exercées sur un cadavre en présence des missionnaires, en imposèrent tellement à ceux-ci qu'ils crurent voir le mort remuer, et qu'ils s'imaginèrent entendre quelques sons inarticulés qui sortaient de sa bouche, et qu'ils attribuèrent au pouvoir des esprits infernaux. Serait-ce une opération galvanique? Les missions chrétiennes luttent avec peu de succès contre ces superstitions grossières. Il y eut un temps où les apôtres de la foi s'enorgueillisRome, 1659. Gentilis Angoæ instructus à P. Coacto ; Rome, 1661. Mithridates, par Adelung et Vater, t. III, pag. 207-224. IV.

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