Géographie complète et universelle. Tome 4

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AFRIQUE. — CONGO.

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La baie est commode et sûre; les vaisseaux qui viennent de l'Inde y relâchent souvent. On voit sur le bord de la mer un grand marais salant. La population de cette capitale n'est que de 2 à 3,000 âmes. Le VieuxBenguela, à 68 lieues au nord, est un poste encore plus insignifiant. Les deux royaumes d'Angola et de Benguela, avec leurs dépendances, qui consistent en quelques forts sur la côte, ainsi qu'en quelques loges ou factoreries situées à de grandes distances dans l'intérieur, et séparées par de vastes espaces, forment un gouvernement portugais qui prend le nom de capitainerie générale d'Angola et Congo. On évalue la superficie de ce gouvernement à 34,375 lieues géographiques carrées, et sa population à 400,000 habitants. Le royaume de Mattemba ou de Ginga s'enfonce entre les limites du Congo et du Benguela; il est formé à l'est par de très-hautes montagnes et des forêts épaisses ; l'air y est assez tempéré, et les rivières en fertilisent le sol par leurs débordements. Les chefs de Mattemba, jadis tributaires de Congo, se regardent comme indépendants. Les bords et les iles du Congo et du Coanza sont presque les seuls endroits cultivés du pays. Les naturels paraissent avoir peu d'industrie. Ils exploitent le fer de leur territoire, sans savoir travailler avec soin ce métal ; car ils achètent des étrangers leurs ustensiles d'agriculture; mais on soupçonne des mines d'or négligées dans les montagnes. Ils ont eu pour reine une femme nommée Zinga, qui s'est rendue célèbre par ses exploits guerriers, et qui a fait donner par les Portugais au peuple de ce pays le nom de Zingas ou Gingas. Mattemba, leur capitale, renferme environ 12 à 1,500 habitants. Telles sont les contrées connues et en quelque sorte civilisées, ou du moins régulièrement habitées de la Guinée méridionale ou du Congo. Jetons maintenant un coup d'oeil sur l'état physique, moral et politique de ces peuples. Les nègres du Congo paraissent inférieurs en intelligence à beaucoup d'autres races africaines. On leur accorde cependant une assez bonne mémoire: mais ils n'ont que des sentiments, des instincts et des penchants grossiers, des passions brusques, tumultueuses; leurs mœurs, leurs habitudes et leur manière de vivre en général, dans leur état agreste et primitif, sont si près de l'animalité, qu'il n'y a pas de quoi s'étonner s'ils ont regardé eux-mêmes les singes comme appartenant à leur race. Leur ineptie est telle qu'on n'a jamais pu leur faire comprendre l'usage du moulin. Les femmes, seules chargées de tous les travaux, sont réduites à piler d'abord les grains dans un mortier de bois, et à les moudre ensuite dans une pierre concave,


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