Géographie complète et universelle. Tome 4

Page 184

518

LIVRE QUATRE-VINGT-QUINZIÈME.

des plus saines do l'univers. On peut la considérer comme formée de deux villes : celle des Européens et celle des naturels. La première a des rues larges et plusieurs belles places symétriquement plantées de palmiers, dont la constante verdure contraste d'une manière fort agréable avec la blancheur des maisons peintes de chaux à l'extérieur et à l'intérieur. Sa population est sujette à de grandes variations par suite des tourmentes révolutionnaires presque inséparables de l'avénement d'un nouveau roi. Au commencement du dix-huitième siècle, où Zucchelli la visita, elle ne présentait qu'un monceau de ruines. Le sommet de la montagne est couronné d'un fort que les Portugais y construisirent peu après leur arrivée, et qui renferme aujourd'hui le palais royal avec ses dépendances. On y voit encore quelques restes des premières églises qu'ils y bâtirent. Les Européens dispersés, dont on évalue le nombre à 40 000, ont été s'établir ailleurs, en répandant parmi les naturels l'exercice des arts nécessaires et utiles. Il résulte de cette dispersion que toute la ville ne renferme pas maintenant plus de 20,000 âmes. La partie habitée par les indigènes est un assemblage irrégulier d'habitations construites en roseaux et en paille, garnies de nattes intérieurement. L'Etat de Sogno ou Sonho, à l'ouest de San-Salvador, entre le Zaïre, l'Ambriz et la mer, a un sol sablonneux et aride, mais très-favorable à la végétation des palmiers, et de riches salines à la côte, qui sont d'un grand produit pour le prince. Les temps de disette, assez fréquents, n'ôtent point aux habitants leur gaieté naturelle. Les disettes, jointes à une surabondance de population, en ont déterminé une partie à quitter le pays pour aller s'établir en Cacongo , sur la rive septentrionale du Zaïre. M. de Grandpré les dit querelleurs, hargneux , traîtres et lâches : ce qu'il y a de certain , c'est qu'ils sont mal disposés pour les Européens. Le Bamba , également sur la côte, entre les rivières d'Ambriz et de Loz, au sud de Sogno, est l'une des grandes et fertiles provinces du royaume. Il y a d'abondantes salines à la côte, et des pêcheries de cauris. Ses montagnes, riches en métaux , tels que l'or, l'argent, le cuivre et le plomb, se prolongent jusqu'en Angola. Bamba, capitale de cette province, est une grande ville située dans une plaine fertile, à plus de 70 lieues de la côte. La province de Pemba, située au centre de l'empire, est arrosée et fertilisée par les rivières de Lelunda; Kai et Ambriz. La proximité de la capitale y répand beaucoup d'activité et d'industrie, et met les habitants ρ l'abri des vexations auxquelles les autres provinces se trouvent expo-


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.