Géographie complète et universelle. Tome 4

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AFRIQUE. — NÉGRES.

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marchés des Achantis sont désignés sous le nom do Dunkos comme nous l'avons dit précédemment. La circoncision, détestée par les Foulahs, consacrée par la religion chez les Mandingues qui l'étendent môme aux femmes, est admise parmi des nations nègres idolâtres, telles que les Akras sur la côte d'Or, les Dahomeys, les Calabaris, les Ibbos. Dans le Benin, on raccourcit chez l'autre sexe une partie superflue, tandis que chez les Dahomeys on se donne de la peine pour produire le dégoûtant allongement qui distingue les Hottentotes. Tout ce qui frappe l'imagination déréglée du nègre devient son fètiche, son idole. Il adore, il consulte un arbre, un rocher, un œuf, une arête de poisson, un grain de datte, une corne, un brin d'herbe. Quelques peuples ont un fétiche national et suprême. Dans l'Ouydah, un serpent est regardé comme le dieu de la guerre, du commerce, de l'agriculture, de la fécondité. Nourri dans une espèce de temple, il est servi par un ordre de prêtres ; des jeunes filles lui sont consacrées-, elles lui offrent l'hommage de leurs danses lascives, mais les prêtres remplacent au reste le divin époux. Chaque nouveau roi vient apporter au serpent de riches offrandes. Dans le Benin, un lézard est l'objet du culte public : au Dahomey, c'est un léopard. Aux environs du cap Mesurado, les offrandes se dédient à une divinité plus bienfaisante, au soleil. Quelques nègres donnent à leurs fétiches une figure approchant de l'humaine. Ils paraissent généralement admettre un bon et un mauvais principe. Dans leurs funérailles, accompagnées de beaucoup de cris et de chants, il règne un usage superstitieux très-singulier; ceux qui portent le corps demandent au défunt s'il a été empoisonné ou ensorcelé, et prétendent recevoir la réponse au moyen d'un mouvement de la bière, provoqué sans doute par le plus audacieux jongleur parmi eux. Malheur au prétendu sorcier que le mort accuse! il est vendu comme esclave. Les enterrements des princes occasionnent des scènes encore plus déplorables. Le sang d'un grand nombre de victimes humaines est versé sur la tombe royale. Cet usage règne chez les Aminas, les Dahomeys, les Beninois et les Ibbos, peut-être plus loin encore. Le despotisme cependant n'est pas le seul, ni même le principal malheur de l'Afrique. Les Etats de Benin et de Dahomey, ceux des Yolofs et des Foulahs, sous des rois presque absolus, jouissent du moins de la tranquillité intérieure. Dans le Bambouk, aux environs de Sierra-Leone, et sur la côte d'Or, les principaux chefs des villages forment, à côté d'un monarque


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