Géographie complète et universelle. Tome 4

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LIVRE QUATRE-VINGT-TRElZIÈME.

à cause de la beauté incomparable de son plumage diapré ; l'adgunon, plus grand que tous les autres oiseaux, l'autruche exceptée, qui toutefois le craint; enfin le kmilodan, quadrupède carnassier plus fort que le lion et le tigre, attendent tous l'examen et la critique des naturalistes. Les sauterelles y volent par bandes nombreuses : il y en a deux espèces, dont l'une, grillée avec du beurre dans une marmite, sert d'aliment. Le miel sauvage se trouve abondamment dans des troncs d'arbres. La chique, vena medinensis (Pulex penetrans, L.), y est trés-commune; elle paraît dans toutes les parties du corps. Dans le Bournou la chaleur est excessive, sans avoir toujours la même intensité : c'est depuis mars jusqu'à la fin de juin que le soleil a le plus de force. Pendant cette période, qui est en même temps celle des vents étouffants et brûlants du sud et du sud-est, le thermomètre monte quelquefois à 42 degrés (cent.). Les orages violents ont principalement lieu au mois de mai, et sont toujours accompagnés de tonnerre, d'éclairs et de pluie; mais la terre est à cette époque si sèche, elle absorbe l'eau si promptement, que les indigènes ressentent à peine les incommodités d'une saison si humide. C'est alors que l'on prépare la terre pour les semailles qui doivent être terminées avant la fin de juin, époque où les rivières et les lacs commencent à déborder, et couvrent souvent des espaces de plusieurs lieues carrées. Al'approche de l'hiver, qui commence en octobre, les pluies deviennent moins fréquentes; les villageois profitent de cette époque pour rentrer leurs récoltes. Vers décembre et dans les premiers jours de janvier, le thermomètre ne monte pas au-dessus de 23degrés ». Le pays est très-peuplé. Les villes sont en général grandes et bien bâties; elles ont des murailles hautes de 10 à 12 mètres et épaisses d'environ 6 mètres. « Les habitations consistent en plusieurs cours entourées de « murs avec des chambres extérieures pour les esclaves; puis il y a un « passage et une cour intérieure qui conduisent aux maisons des femmes. « Chacune a sa petite cour close de murs et une jolie case couverte en « chaume. De là un escalier, d'une demi-douzaine de degrés, mène à la « maison du propriétaire : elle est composée de deux corps-de-logis ressemblant à des tourelles, qui communiquent entre elles par une terrasse

te

« ayant vue sur la rue par une fenêtre crénelée. » Les murs sont en argile rougeàtre parfaitement unie; les toils sont voûtés avec beaucoup de goût par des branches d'arbres. Des cornes de gazelle et d'autres anti1

Denham, Clapperton et Oudney: Voyages et découvertes, etc.; t. 11, pag. 280 et

suivantes.


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