Géographie complète et universelle. Tome 4

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LIVRE SOIXANTE

DIX-NEUVIÈME.

Le plus méridional de ces royaumes est le Johor ou Djohore, situé à l'extrémité de la Chersonèse. Sa longueur, du nord-ouest au sud est, est de 45 lieues, et sa largeur de 35. Plusieurs petites rivières arrosent son sol, fertile en poivre et en sagou, et riche en or, en étain et en ivoire. Djohore, sur le détroit de Sincapour, n'est qu'un misérable village, qui cependant est la résidence d'un souverain,

LIVRE SOIXANTE DIX-NEUVIÈME. Suite de la Description de l'Asie. —Empire d'An-nam.— Première section. — Description du royaume de Tonking avec le Laos.

En pénétrant dans les parties centrales de la péninsule indo-chinoise, les clartés de la géographie, s'affaiblissant de plus en plus, cèdent enfin la place à une obscurité presque complète. L'empire d'An-nam, que nous allons parcourir, se compose de trois ou quatre royaumes et de plusieurs autres pays conquis ou tributaires. Ce sont d'abord les royaumes connus des Européens sous les noms de Tonking, de Cochinchine, de Kambodje, d'une contrée appelée royaume de Bao, du Laos, et de quelques petits territoires indépendants situés dans des montagnes qui séparent l'Empire annamite de la Chine proprement dite. On ne saurait placer que conjecturalement le pays de Lac-tho ou LacTchou, qu'un voyageur dit être situé au nord du Laos, entre le Tonking et la Chine. C'est, selon ce voyageur, ou plutôt selon les ouï-dire qu'il a recueillis, un plateau sans rivières1, dont le sol cependant trèshumide est fertile en riz et où il vient beaucoup de bambous. Ce pays, qui ne renferme aucune ville proprement dite, exporte des buffles et du coton écru en échange de sel et de soieries. Le peuple, qui s'habille d'étoffes de coton et d'écorce d'arbre, éprouve les malheureux effets de la guerre civile perpétuelle qui divise les petits chefs héréditaires auxquels il est soumis. L'empereur d'An-nam exerce sur eux une suzeraineté nominale. Quelques tribus du Lac-tchou vivent dans la simplicité de l'âge d'or ; les familles ont leurs biens en commun, la récolte est laissée sans garde dans les champs, les portes de la maison sont ouvertes le jour et la nuit ; tout étranger est reçu cl traité cordialement; les passants cueillent dans les jardins autant de fruits qu'ils veulent. 1

La Bissachère ; État du Tonquin, t.I, p. 19.


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