Géographie complète et universelle. Tome 4

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ASIE. — INDO-CHINE, MALACCA.

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grandes racines d'arbres, quelquefois jusqu'à 2 mètres de profondeur ; ο η trouve le minerai dans un sable très-fin auquel il ressemble ; parvenu à un banc de pierres, on cesse l'exploitation, quoique cette pierre, nommée ibou timbo, ou la mer de rétain, paraisse en contenir. Mais les moyens d'exploitation des Malais sont trop bornés pour qu'ils puissent attaquer ces rochers. Les Chinois viennent quelquefois exploiter ces mines, et ils savent du moins mieux épurer et fondre le métal que les indigènes. Les Siamois ont toujours cherché à dominer dans cette presqu'île : vers la fin du dix-huitième et le commencement du dix-neuvième siècle, les naturels étaient parvenus à secouer le joug du roi de Siam; mais depuis cette époque toute la partie septentrionale est rentrée sous la domination étrangère, et nous en avons décrit les divisions administratives. La partie méridionale, qui conserve encore son indépendance, est peuplée de trois races d'hommes, établies principalement sur les côtes depuis plus de six siècles : ce sont des sauvages bruns, nommés Diacong et Benoua, qui errent dans les montagnes et dans les plaines basses, et des Samang dans la partie septentrionale-, la troisième race, celle des Malais, occupe principalement les côtes. Ces peuplades forment cinq petits États ou royaumes. Le Pérak, dont la plus grande rivière et la capitale portent le même nom, occupe en longueur un espace de 35 lieues sur la côte occidentale : Kalang est la résidence du souverain, mais la capitale est Pérak, ville d'environ 8,000 âmes, avec un port très-fréquenté, où il se fait un grand commerce d'étain et de dents d'éléphant. Le royaume de Salengore, voisin du précédent, est un des plus puissants. Il possède une marine ; ses vaisseaux sont redoutés comme de terribles corsaires. Ses villes sont peu importantes. Salengore, qui était autrefois la capitale, est maintenant presque déserte. A l'est du précédent, dont il n'est séparé que par la chaîne centrale de la péninsule, le royaume de Pahang, en chinois Pang-hang, arrosé par une rivière du même nom, est fertile et peuplé. Il exporte de l'or et des rotins. Pahang, sa capitale, est une réunion d'habitations entourées de bambous et d'autres arbres : ce qui lui donne plutôt l'apparence d'un assemblage de jardins que d'une ville régulière. Elle possède un port où l'on fait un assez grand commerce. Au nord de cette cité, Tringoram, regardé par les voyageurs comme un marché favorable pour l'achat du poivre et de l'étain, n'est pas sans importance comme ville maritime. Le petit royaume de Roumbo, dans l'intérieur de la péninsule, diffère des précédents en ce que ses habitants se livrent presque tous à l'agriculture.


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