Géographie complète et universelle. Tome 4

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AFRIQUE. — ALGÉRIE.

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Aujourd'hui elle a pour bornes, au nord, la Méditerranée-, au sud, le Sahara; à l'est, l'Ouâd-bou-Messaoud, les montagnes de la Kabylie et le Sebkha-el Chott; enfin, à l'ouest, une ligne commençant à quelques lieues au delà du cap Ténès, et traversant du nord au sud les montagnes de l'Ouenscris. La superficie de cette province est d'environ 6,000 lieues géographiques carrées; sa population paraît être de 1,080,000 âmes, dont environ 80,000 Européens et 1,000,000 indigènes. Visitons maintenant les points les plus importants. Alger qui a donné son nom à la contrée que nous décrivons, est une ancienne cité romaine ; elle fut, dit-on, fondée par vingt compagnons d'Hercule, aussi en souvenir de son origine prit-elle le nom d'Icosium. Les Arabes la nomment El-Djézaïr, les îles, à cause des quatre petits ilots placés en avant de la ville, et qui ont été réunis à la terre-ferme, au moyen d'une levée construite par le célèbre corsaire Khaïr-ed-Din, plus connu sous le nom d'Hariadan Barberousse. Cette levée porte encore aujourd'hui ce nom. Yue de la mer, la ville d'Alger présente un aspect fort pittoresque ; ce massif de maisons, disposées en amphithéâtre, groupées sur la pente d'une colline très escarpée, dont le sommet atteint la hauteur de 124 mètres audessus du niveau de la mer, offre à l'œil quelque chose qui étonne et qui plaît. La ville se présente sous la forme d'un triangle, dont la base est sur la côte, et le sommet sur celui de la colline : c'est là que s'élève la citadelle appelée Kasbah, qui servait de résidence au dey, mais cette inégalité du sol est une disposition bien étrange et bien incommode pour rétablissement d'une grande ville, d'une capitale; aussi fallut-il se frayer, après la conquête, à travers ce labyrinthe de petites rues et de constructions accolées les unes aux autres, des voies de communication, désormais indispensables; c'est ce qui fit ouvrir très-promptement la rue et la place de la Marine, et les deux rues qui partent de cette place et vont aboutir, l'une à la porte Bab-Azoun, l'autre à la porte Bab-el-Ouàd. Mais ce qu'Alger a de vraiment beau, et qui lui appartient en propre, c'est cette rade, qui se déroule en avant de la ville, et dont les contours harmonieux et grandioses remplissent si bien ce vaste horizon que terminent, sur les premiers plans, les chaînes du petit Atlas, qui enceignent la Métidja, et, sur les plans plus éloignés, les cimes élevées du Jurjura. La rade d'Alger, comprise entre la tour du Phare à l'ouest, et le cap Matifou à l'est, occupe un espace de 84 kilomètres, sur une profondeur de 10 à 12 kilomètres.


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