Géographie complète et universelle. Tome 4

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AFRIQUE. — RÉGENCE DE TRIPOLI.

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Rogeban n*est qu'un petit hameau, Bil-Temad qu'une petite station; Mezdah est une ville sans importance. Dans la vallée de Ghirza, à 50 lieues au sud-est de Tripoli, il existe des ruines et des tombeaux qui indiquent l'emplacement de quelque cité grecque ou romaine. La petite villed'Ouadan, au pied des montagnes de ce nom, est habitée par des Arabes de la tribu de Moudjer. Zella, à 50 ou 60 lieues plus loin, dans la direction du sud-est, n'est qu'une petite bourgade. La partie orientale du Tripoli au delà de cette bourgade est un désert aride; on y trouve la petite oasis de Menhousa, que l'on traverse pour aller à Zaghouth, la dernière petite ville sur la limite du Tripoli proprement dit et du désert de Barkah. Près des frontières de la régence de Tunis, au sud de celle de Tripoli, s'étend l'oasis de Ghadamès, qui appartient à celle-ci. Son sol est aride; il produit peu de grains, mais des dattes en abondance. On y voit un grand nombre de monuments antiques. Son chef-lieu est Ghadamès, que l'on pro. nonce R'demse ; c'est l'ancienne Cydamus, capitale des Garamanles, que Cornelius Balbus subjugua l'an 19 avant notre ère.. Les Romains l'embellirent ; on y voit quelques anciens monuments, mais ils sont hors de l'enceinte de la ville moderne, qui est située au sud-est des plantations de palmiers et des jardins qui forment l'oasis; elle a 8 kilomètres de tour. Elle est environnée d'une muraille et formée de rues couvertes et obscures comme celles de Syouah. Les habitants parlent le même dialecte que les Syouans, langue qui paraît fort ancienne, et qui est appelée par eux a'dàms, et par les Arabes ertana. Ils sont de race blanche, mais partagés en deux grandes factions politiques, les Ben-Ouezit et les Ben-Ouilid, dont chacune habite un quartier situé à droite et à gauche d'une place qui occupe presque le centre. Ces deux parties de la ville communiquent par une porte que l'on ferme dans les moments de troubles. Celle de ces deux populations qui paraît la plus intraitable est celle des Arabes Ouezit, redoutés des caravanes, qu'ils attaquent et qu'ils pillent. Ghadamès fait un commerce très-actif avec le centre de l'Afrique, par le moyen des caravanes qui de Tripoli vont à Tembouctou. Sa population est, selon James Richardson qui la visitait en août 1845, d'environ 30,000 âmes. Quatre routes commerciales partent de cette ville; la première, que l'on peut nommer l'orientale, passe par Mezdah dans le Tripoli, Sokra et Mourzouk dans te Fezzan, où elle se réunit à la seconde, qui, traversant le territoire des Touariks septentrionaux et par Ghraat, l'une de leurs viiles, côtoie le désert du Soudan. La troisième, que l'on peut appeler méridionale, va par le pays de Haoussa jusque dans le centre de l'Afrique; la quatrième enfin, ou l'occidentale,


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