Géographie complète et universelle. Tome 4

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AFRIQUE. — RÉGENCE DE TRIPOLI.

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d'autres arbres fruitiers, ainsi que des légumes de toute espèce : les choux, les navets, les oignons abondent en hiver; les concombres et les melons en été. A deux journées au midi de Tripoli, il y a, sur le mont Gharian, une grande plantation de safran. Les lions et les panthères s'y montrent trèsrarement ·, il y a beaucoup de chakals et de hérissons. Les serpents et les scorpions sont très-incommodes1. La géographie comparée des villes est environnée d'une obscurité qne nous ne saurions dissiper. Trois villes se distinguaient dans la région syrtique ; elle en prit, dans le cinquième siècle, le nom de Tripolis ou région des trois villes. Il paraît certain que lors des premières invasions des Arabes, la ville de Sabrata, apparemment comme chef-lieu de la province2, avait pris dans le langage usuel le nom de Tripolis; elle porte encore ceux de Sabart et de Vieux-Tripoli', ses habitants se réfugièrent dans l'endroit où s'élève aujourd'hui le nouveau Tripoli. Mais quelles étaient ces trois villes, si ce ne sont Sabrala Ocea et Leptis magna? Le vieux Tripoli, sur la côte, n'est plus qu'un amas de ruines et de masures ; quant au nouveau Tripoli, il a pu porter chez les Byzantins le nom de Neapolis ; mais cette ville était certainement différente de celle que Pline et d'autres anciens indiquent sous ce nom. Etait-elle identique avec Sabrata? C'est ce qu'on a nié sans des raisons décisives. Elle est au moins une ville ancipnne, puisqu'elle possède un arc de triomphe dédié, comme il paraît par les restes de l'inscription, à Marc-Aurèle Antonin, surnommé le philosophe, et son collègue dans l'empire, Lucius Verus. Reprise sur les Arabes par Roger de Sicile, occupée par les troupes de Charles-Quint et par les chevaliers de Malte, elle est toujours retombée dans les mains des musulmans ; mais l'industrie et le commerce ont souffert par ces révolutions. On y fabrique des étoffes. De vieilles fortifications, consistant en murailles bastionnées, protègent faiblement le port, qui s'ouvre en demi-cercle. A l'est de Tripoli s'élève le château du pacha, vaste édifice dont quelques parties sont d'un assez beau style. Au nord, sur une langue de terre qui s'avance à l'ouest du port, s'étendent des bastions, parmi lesquels on remarque le fort Espagnol ; à l'occident de cette langue de terre on voit de nombreux îlots, dont l'un porte le fort Français. Les rues sont droites et bordées de maisons assez régulières; mais les décombres de la ville antique, sur lesquels la moderne est bâtie, ont rendu le sol tellement iné1 Rothmann, Lettres sur Tripoli, dans Schlœtzer : Correspondance politique, vol. IX, cah. VI (en allemand ). 2 Au lieu de Subuentène, nom de province chez Orosins, il faudrait lire Subratène.


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