Géographie complète et universelle. Tome 4

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LIVRE QUATRE-VINGT-NEUVIÈME.

entourée de murs bien construits, de 3 mètres d'épaisseur et de 7 de hauteur; ses portes sont tout juste assez larges pour qu'un chameau chargé puisse y entrer aisément. Ses rues sont étroites, à l'exception de celle du Fsog, ou marché des esclaves, qui a 300 mètres de longueur : elle conduit à une place au centre de laquelle s'élève le château du pacha, environné d'une muraille, et qui se compose de plusieurs habitations, dont quelquesunes ont été bâties par les Mamelouks1. Les maisons sont construites en terre ; mais, comme il pleut rarement dans ce pays, elles durent assez longtemps. Un ruisseau et plusieurs sources arrosent les rues. Mourzouk est un des plus grands marchés de l'Afrique septentrionale ; elle est le rendezvous des caravanes du Caire, de Tripoli, de Tunis et de Tembouctou ; à l'arrivée d'une caravane, le sultan, placé sur un siége d'honneur, la reçoit hors de la ville, et donne sa main à baiser à tous ceux qui en font partie. Dans la partie septentrionale du Fezzan, la petite ville de Bonjem renferme les restes bien conservés d'une forteresse romaine du temps de Septime Sévère. Ouadan a reçu son nom des montagnes qui l'avoisinent ; Soukna ou Sokna, ville de 3 à 4,000 âmes, récolte dans ses environs des dattes excellentes. Fugga ne nous offre rien d'intéressant; Zeghen ou Zedjhan, donne son nom à un prolongement des monts Haroudjé-el Abiad; Temissa annonce par les ruines qui l'environnent qu'elle a été jadis plus considérable qu'aujourd'hui; Germa est l'antique Garama, la capitale des Garamantes. El-Fô est un village situé dans la vallée de ce nom ; Zonela, à 28 lieues au nord-est de Mourzouk, a été la capitale du Fezzan ; Hornemann n'a pas vu les ruines pompeuses vantées par d'anciens voyageurs. Nous n'avons rien à en dire, non plus que de Zaïtoun, située entre cette ville et la précédente. Galrone, où l'on voit un château habité par des marabouts, est située à l'extrémité d'une plaine déserte; les arbustes et les bosquets de dattiers qui l'entourent forment une espèce d'oasis. Tegherhy, entourée d'une double muraille, est dans une situation agréable par les nombreux dattiers qui s'élèvent aux environs, et par ses étangs salés que peuplent une foule d'oiseaux aquatiques; Djanel ou Djennet mérite à peine d'être citée. Ce qui peut donner une idée du peu d'importance de ces villes, c'est que Oubari, qui est une des plus considérables, n'a pas 1,200 habitants. Dans le Fezzan, quand le vent souffle du sud, la chaleur est à peine sup1 Voyages et découvertes dans le nord et les parties centrales de l'Afrique, par le major Denham, le capitaine Clappertun et docteur Oudney : Introduction, p. 19. Traduction de MM. Eyriès et de Larenaudière. — Paris, 1826.


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