Géographie complète et universelle. Tome 4

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AFRIQUE. — BARKAH.

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vrons la chaîne de l'Atlas en parcourant le royaume proprement dit de Tripoli , celui de Tunis, le territoire d'Alger et l'empire de Maroc ; nous terminerons par un aperçu du grand désert de Sahara. Le pays de Barkah, ou, comme quelques-uns l'appellent, le Ben-g'hazy, se présente le premier à celui qui arrive de l'Egypte-, les uns le qualifient de désert, et en effet l'intérieur et la partie orientale méritent ce nom-, les autres lui donnent improprement le titre de royaume, et cette façon do parler est fondée sur ce que l'ancienne Cyrénaïque, correspondante à ce pays, était un royaume indépendant sous une branche des Ptolémées. Sa longueur de l'est à l'ouest est de 110 lieues, et sa largeur du sud au nord d'environ 90 lieues. Sa partie occidentale est assez fertile. La côte de Barkah, jadis fameuse par ses triples récoltes, est aujourd'hui très-mal cultivée ; les nomades du désert ne laissent aux habitants aucun repos. Le pays est administré par un gouverneur ou bey nommé par le souverain de Tripoli. Ce gouverneur réside dans une masure décorée du nom de château, à Ben-g'hazy, que les naturels nomment Bernik, ville de 5 à 0,000 âmes, avec un port médiocre, sur une côte poissonneuse, et dans un territoire fertile, d'où l'on exporte des lainès. Les Etats européens y ont des consuls. Cette cité occupe l'emplacement de l'antique Bérénice, dont les ruines sont cachées sous le sable : on y a trouvé des inscriptions, des statues, des médailles et d'autres objets d'antiquité. Tokrah ou Taoukrah conserve encore les anciens murs de Teuchira, qui fut ensuite appelé Arsinoé. Cette muraille, bien conservée et flanquée de tours à ses angles, a été construite avec des débris d'édifices plus anciens, ainsi qu'on en peut juger par les inscriptions dont les pierres sont couvertes. Cette particularité s'accorde avec ce que Procope nous apprend des travaux faits par Justinien pour mettre Bérénice en état de défense. Tolometa, nommée aussi par les Arabes Tolmyathah, est, ainsi que l'indique son nom, l'ancienne Ptolé maïs, dont les débris sont en partie couverts par la mer. On y voit les restes d'un temple, des grottes sépulcrales, les ruines d'un amphithéâtre et une caserne romaine, encore entourée d'un large fossé et d'une double enceinte. Dans l'intérieur de cet édifice, les fourneaux qui servaient aux soldats sont encore parfaitement conserves ; sur sa façade, trois immenses blocs de grès portent une inscription grecque, trop fruste pour pouvoir être lue en entier, mais que M. Letronne a reconnue être les restes d'un rescrit d'Anastase Ier, relatif principalement au service militaire. Du reste, la cité moderne n'offre rien de remarquable, si ce n'est un beau réservoir d'eau. On trouve un grand nombre de ruines le long de la côte jusqu'à Marza-


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