Géographie complète et universelle. Tome 4

Page 265

AFRIQUE. — DESCRIPTION DE L'ABYSSINIE.

253

répandue en Abyssinie. Déjà Marc-Paul ou Marco-Polo et Bakoui, auteur arabe, l'ont mentionnée de manière à ne laisser aucun doute sur son existence. Browne l'indique dans le Dar-four. Les hyènes sont en Abyssinie en si grand nombre, si féroces et si hardies, qu'elles parcourent quelquefois les rues des villes pendant la nuit. Il vrai que les habitants ne leur font aucun mal, ce que l'on attribue à une opinion superstieuse que l'on retrouve chez les Cafres ; ils supposent que les Falasjan, hommes soumis à un pouvoir magique, descendent des montagnes pendant la nuit et vont dévorer les cadavres, les charognes des animaux que l'on jette près des habitations, et en général toutes les substances animales. Il y a aussi des sangliers, des gazelles ou antilopes, des singes et des babouins qui parcourent les champs et détruisent les moissons parmi ces derniers, une petite espèce verte ravage les blés. Des naturalistes décrivent le zèbre de manière à ne laisser aucun doute que cet animal se trouve en Abyssinie. On sait aujourd'hui que l'achkoko ou le gihe des Abyssins est le daman ( Vhyrax capensis de Buffon), animal qui est de la taille du lièvre et couvert d'un poil long et soyeux d'un gris brun. Par ses caractères anatomiques, il forme un genre intermédiaire entre les rhinocéros et les tapirs. Le lynx botté, le felis caligata de Temminck est très-commun aussi en Abyssinie. Le lapin paraît y être inconnu, tandis que le lièvre, qui y est regardé comme un animal immonde, habite en grand nombre les plaines et les plateaux. Il y aussi beaucoup de serpents d'espèces très-grosses et très-remarquables. Les lacs et les rivières fourmillent d'hippopotames et de crocodiles. Ni Bruce ni Sait ne citent un seul poisson remarquable; cependant il en est un dont parle le P. Alvarez, et qui paraît être une espèce de torpille ou de gymnote : il fait éprouver à celui qui le touche une violente commotion électrique. Les espèces d'oiseaux n'y sont pas moins nombreuses. On distinguo surtout l'autruche et le grand aigle doré. Alvarez et Lobo indiquent beaucoup d'oiseaux singuliers, semblables aux oiseaux de paradis, d'autres espèces particulières à la zone torride. On y trouve aussi des pigeons, des tourterelles, des alouettes, de nombreuses espèces de perroquets ; mais les oiseaux aquatiques γ sont rares. Les voyageurs parlent de plusieurs espèces d'abeilles sauvages qui construisent leurs ruches sous terre, et dont le miel est excellent. L'insecte le plus remarquable est une mouche dont le lion lui-même redoute l'aiguillon, et qui force des tribus entières à émigrer, comme Agatharchide l'avait déjà remarqué avant Bruce. Cet insecte porte dans le pays le nom de zemh ou celui de tsaltsalya, et paraît être une espèce de taon. Les sauterelles


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.