Géographie complète et universelle. Tome 4

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LIVRE QUATRE-VINGT-SEPTIÈME.

Les marchands du Kourdofan portent en Nubie de la gomme arabique, de l'encens, du tamarin, du natron, qu'ils tirent du Dar-four, des cordes en cuir, des sacs de peaux, des outres, des vases en bois, des plumes d'autruche et des esclaves. Ils prennent en échange des verroteries, des aromates, des clous de girofle, du café, de la toile d'Egypte, des tissus de coton et de soie, etc. Pour le commerce intérieur, le doura et les étoffes fabriquées dans le pays servent de moyens d'échange; mais pour les petits achats on fait usage d'une monnaie en fer qui a presque la forme d'un marteau, et que l'on appelle haschasch.

LIVRE QUATRE-VINGT-SEPTIÈME. Suite de la Description de l'Afrique. — Description de l'Abyssinie.

Au sud et au sud-ouest de la Nubie s'étendent les vastes provinces qui appartiennent ou qui ont appartenu au royaume d'Ethiopie, plus généralelement connu sous le nom d'Abyssinie. Nous n'avons que peu de notions sûres et authentiques sur ce pays. Ce qu'en disent les géographes arabes, Bakoui, Edrisi, et surtout Macrizi1, prouve que les Mahometans avaient peu de relations avec cet empire chrétien. La géographie moderne de ce pays est presque tout en entier due aux voyages des portugais Alvarez, Bermudez, Payz, Almeida, Lobo, soigneusement exlraite par leur compatriote Tellez, et savamment commentée par l'allemand Ludolf, le Strabon de ces régions. Il faut ajouter quelques notions publiées par Thévenot, et la relation que donne le médecin français Poncet, du séjour qu'il fit en Abyssinie pendant les années 1698, 1699 et 1700. Une relation importante, celle de Petis-la-Croix, sous la date de 1700, existe en manuscrit à la bibliothèque de Leyde; elle est en partie composée d'après les renseignements donnés par des Abyssins que l'auteur avait connus en Egypte. Enfin, le dix huitième siècle a vu paraître la fameuse relation de James Bruce, la plus connue, mais la moins pure de toutes nos sources. Elle a été vérifiée et corrigée par Salt, consul anglais en Egypte. On a encore le journal de N. Pearce, qui accompagna Salt en Abyssinie en 1805, et qui, de simple domestique de ce dernier, devint son ami, resta neuf mois dans ce pays, vint mourir à Alexandrie, et légua ses papiers à son ancien maître. M. Coffin, négociant qui se trouvait dans le même pays avec Pearce, lui avait communiqué son journal. » Bruns, Afrika, t. II, p. 49-57.


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