Géographie complète et universelle. Tome 4

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AFRIQUE. — NUBIE.

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sur leurs épaules ·, leurs cheveux, tressés comme ceux des anciens Nubiens, sont rabattus sur le cou et le front en une multitude de petites nattes. Ils sont de moyenne taille, plus robustes que les Barabras, et pleins de bravoure et de fierté. Leurs femmes môme partagent leur ardeur belliqueuse : en 1812, elles ne craignirent point de provoquer au combat les Mamelouks, et remportèrent quelquefois l'avantage. Elles sont généralement jolies; mais elles passent pour être fort dépravées. Leur principal vêtement est une espèce de toile drapée autour du corps. Avant leur soumission au pacha d'Egypte, les Chaykyéhs exerçaient leur brigandage sur les caravanes qui passaient dans leur voisinage. Ils peuvent mettre sur pied environ 6,000 hommes. Leur territoire, qui n'a pas une lieue de largeur, en a environ 30 de longueur. Dans la petite province de Monassyr il n'y a que de misérables villages: le plus considérable est Selmi, qui n'a que 300 habitants. En entrant dans le pays de Bobâlat, dont le sol est en grande partie envahi par les sables, le premier objet qui frappe nos regards est une grande île appelée Mokrat, large d'une lieue et longue de 6, et renfermant des collines et quelques ruines. Le village d'Abou-Hammed est un des principaux lieux habités. C'est un peu au-dessous de la cinquième cataracte que l'on entre dans le pays de Barbar, qu'on prononce aussi Berber. Il a environ 20 lieues de longueur; la plus grande partie est en plaines, dont les deux tiers environ sont occupés par des champs cultivés en doura, en cotonniers et autres productions. On y voit quelques palmiers, mais l'arbre le plus commun est l'acacia d'Égypte. L'air en général y est pur. Les animaux les plus nombreux sont le chameau, le bœuf à bosse et le cheval. Les beaux chevaux du Dongolah se tirent principalement du Chaykyéh et du Barbar. Les habitants, hommes et femmes, sont d'une taille élevée et assez bien faits, si ce n'est qu'ils ont les jambes trop minces. Les hommes portent communément les cheveux courts, frisés et formant une huppe sur le devant de la tête; les femmes les tressent comme les Barabras. Les premiers sont armés et vêtus comme les Chaykyéhs ; chez les femmes, la nudité ne parait point offenser la pudeur : celles-ci n'ont dans leur maison qu'une toile d'une seule laize tournée autour de la ceinture et dont les extrémités leur descendent un peu plus bas que le genou; lorsqu'elles sortent, elles se drapent le corps avec cette toile. Le jeunes filles n'ont pour tout vêtement qu'une trousse en lanières. Les caravanes qui fréquentent souvent la province de Barbar y répandent le goût des spéculations commerciales, et contribuent à donner plus de valeur IV. 29


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