Géographie complète et universelle. Tome 4

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AFRIQUE. — ÉGYPTE.

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nombre de cours et de petites chambres, est destiné à servir de refuge à tous les habitants contre les Arabes. Au sud du village, il existe des hypogées et quelques traces de constructions grecques et romaines. 11 paraît, suivant une tradition, que cette oasis fut la première que les musulmans conquirent sur les chrétiens qui habitaient les déserts de l'Égypte. Un voyageur qui l'a visitée en dernier lieu1 pense que c'est l'ancienne Trynitheos. Les habitants de cette oasis parlent arabe et sont laborieux ; les hommes s'adonnent à la culture des terres, filent le coton, fabriquent des tissus de laine, et les femmes s'occupent des soins du ménage, et font des vases grossiers en terre et de l'huile d'olive. Le sol nourrit des arbres fruitiers de diverses espèces. En général, l'oasis de Farâfreh présente l'aspect le plus agréable; partout ce sont des vergers entourés de murs fermés de petites portes et arrosés de sources limpides. En se dirigeant vers le nord pour sortir de l'oasis de Farâfreh, on a au levant une partie du désert appelée Macroum, et, à l'occident, celle qui porte le nom d'El-Gouz-Abouzeid. Bientôt on arrive à El-Hayz, vallon tapissé de verdure , petite oasis de deux lieues de circonférence où l'on trouve une source ferrugineuse, des ruines d'anciennes habitations, des restes de voùtes englouties par les sables, et les débris d'un ancien bain, ainsi qu'un tombeau renfermant les cendres du cheyk Aly et qui est devenu un lieu de pèlerinage. Ce vallon est une dépendance de la petite oasis, appelée par les Arabes El-Ouâh-el-Bahryeh, parce qu'elle est la plus septentrionale des quatre oasis du désert libyque , les moins éloignées de la vallée du Nil. Mais avant d'y entrer, on remarque des ruines appelées Ouksor ; ce sont des restes de bâtiments chrétiens élevés en briques crues, et qui consistent principalement en une église où l'on voit encore des peintures à fresque. Plus loin, on trouve une enceinte de murailles qui doit avoir appartenu à un château romain. La petite oasis est une petite vallée de 10 lieues de longueur de l'est à l'ouest, et d'environ 3 lieues de largeur. Une montagne dirigée du nord au sud la divise en deux parties : l'occidentale, qui est la plus fertile, renferme deux villages nommés El-Kasr et El-Bâoueyt, ou El-Bâaoueyty; dans l'autre on trouve ceux de Zabou, ou El-Zabou, El-Mendych, ou El-Mendicheh, et le hameau de El-A'gouz, ou El-A'gouzeh. El-Kasr est peuplé d'environ 800 habitants; il est en partie entouré de murailles de 2 mètres de hauteur, construites en pierres de grès provenant d'anciens monuments. El-Bàoueyt, à un demi-quart de lieue du précédent, n'a que 600 habitants. 1

M. Pacho : Voyage dans la Marmarique, la Cyrénaïque, etc. Paris, 1827.


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