Géographie complète et universelle. Tome 4

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ASIE. — INDO-CHINE.

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d'hui très-distinctes. La langue birmane est parlée dans l'Ava et l'Aracan. La langue siamoise domine dans le royaume de Siam et le Laos. Enfin, la langue an-namitique est en usage dans l'An-nam, c'est-à-dire dans le Toun-king et la Cochinchine, peut-être aussi dans le Cambodje. Ces langues sont plus ou moins mêlées de chinois ou d'indien, selon que les nations qui les parlent sont plus rapprochées de l'Inde ou de la Chine. Le dialecte de Pégou diffère entièrement de ces trois langues, mais il n'est pas bien connu. Le malai, répandu aussi dans toute l'Océanie, est mêlé de racines sanskrites et de quelques racines brahmaniques ou siamoises, auxquelles le commerce et l'empire de la religion musulmane ont fait joindre plusieurs mots arabes. La religion de Bouddha, venue de l'Hindoustan, règne dans toute l'IndoChine sous plusieurs formes. Elle s'est probablement amalgamée avec diverses superstitions locales et nationales qu elle n'a pu entièrement dompter. Or, les écrits sacrés de cette secte sont en langue pali, qui est un dialecte dérivé du sanskrit, et probablement celui qu'on parlait dans le Magadha ou le Béhar méridional. Cette langue riche, harmonieuse, flexible, est donc devenue celle de la religion, des prêtres et des savants dans toute l'IndoChinc, à l'exception du pays des Malais, de la Cochinchine et du Toungking. Le mahométisme l'a exclue de la première de ces contrées ; dans les deux autres, la langue et la philosophie des Chinois ont été introduites par des colonies de cette nation. Cependant le bouddhisme y règne sous une forme peu différente de celle qu'il a prise en Chine, et Bouddha y est adoré sous le nom de Foou. L'islamisme est professé par tous les Malais, et le brahmanisme domine chez les peuples les plus civilisés de l'Inde orientale-, enfin la religion catholique a été embrassée par un nombre considérable d'habitants, et le protestantisme est professé par quelques milliers d'Européens. Le gouvernement des Etats de l'Inde orientale est presque partout le despotisme le plus absolu. Dans les empires birman et siamois, ainsi que dans le royaume d'An-nam, tout homme au-dessus de 20 ans, excepté les prêtres et les fonctionnaires publics, doit au souverain au moins une année sur trois de sa vie : aussi, dans ces pays, l'émigration est-elle un crime de lèse-majesté, et considérée comme un vol fait au prince. Dans les deux empires qui viennent d'être cités, le nom du souverair. n'est connu que d'un petit nombre de courtisans en faveur, et de même qu'en Chine, ne peut, sous peine de mort, être prononcé par aucun de ses sujets.


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