Géographie complète et universelle. Tome 4

Page 168

156

LIVRE QUATRE-VINGT-QUATRIÈME.

l'instruction à plus de 100 élèves, est annexée à l'hospice civil dans une partie du local destina aux femmes. Enfin un Hospice de la maternité a été établi à Abouzabel, à peu de distance de la capitale. On comptait au Caire, à l'époque du départ de l'armée française, environ 5,000 Grecs, 10,000 Coptes, 5,000 Syriens, 2,000 Arméniens et 3,000 juifs. 11 paraît que ceux-ci sont beaucoup plus nombreux aujourd'hui; quelques voyageurs portent leur nombre à 20,000. Celui des cafés est de 1,200; celui des employés dans les administrations et dans les maisons de commerce d'environ 10,000; celui des négociants de 3,500, celui des propriétaires de 5,000, celui des marchands au détail de 4 à 5,000, celui des domestiques de 26 à 27,000, celui des artisans de 22,000, celui des journaliers de 13,000, celui des militaires en retraite de 4 à 5,000, celui des militaires en activité de 5 à 6,000, et celui des filles publiques de 3,000. Aujourd'hui cette classe de femmes n'est plus tolérée par la police. Il existe encore beaucoup de femmes publiques ; mais elles sont cachées et l'on n'en sait pas le nombre. Le climat de cette ville subit peu de variations. L'hiver s'y fait à peine sentir-, les pluies y sont rares ; la chaleur y est très-forte en été, mais elles l'est moins en hiver. La température moyenne est de 17°,92 ·, mais la différence extrême entre la température du jour et celle de la nuit est trèsgrande : cette différence est quelquefois de 25° en 12 heures. Les médecins attribuent principalement à cette variation l'une des maladies les plus communes au Caire, l'ophthalmie. L'industrie des habitants est en général fort arriérée de ce qui se fait dans les mêmes branches en Europe. Cependant ils fabriquent très-bien les nattes, ils font des passementeries très-variées ; ils tournent avec adresse le bois, l'ivoire et l'ambre; ils font de beaux tissus de lin, de coton, de soie et de laine; ils excellent à préparer le cuir et le maroquin ; ils distillent l'eau-de-vie et l'eau de rose ·, ils raffinent le sucre ; ils font de la poterie et de la verrerie, et travaillent assez bien en orfèvrerie. Le commerce du Caire est très-considérable ; il trafique avec l'Europe, l'Asie et l'Afrique intérieure. On y compte environ 12 à 1,300 okéls, ou grandes cours entourées de magasins, ainsi qu'un grand nombre de bazars. Plusieurs de ceux-ci méritent d'être cités. Tels sont celui de Ghourneh, où l'on vend les châles de Kaschmire, les mousselines et les toileries étrangères; el-Achrafyeh, où se tiennent les marchands de papier-, le Khan-elKhalyly, occupé par les joailliers, les quincaillers, les marchands de cuivre et de tapis ; le Nâhhassyn par les orfévres, le Boudoukanyeh par les


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.